L’Afrique du Sud est décidément un pays qui ne cessera de surprendre le monde entier. Nous avons tous vu les images qui circulent depuis quelques heures sur la toile et dans lesquelles des migrants africains sont persécutés et passés à tabac dans leur propre continent. Cette violence ne se passe nulle part ailleurs qu’en Afrique du Sud, pays de Nelson Mandela.
Les Sud-africains ont une mémoire très courte. Ils ont très vite oublié le poids de l’histoire dans un pays qui, pendant des décennies, a subi les pires atrocités que les racialistes blancs de l’Apartheid n’aient jamais infligé à aucun autre peuple noir au 20ème siècle. Nous avons vu ce samedi ces vagues de manifestants qui ont déferlé dans les rues de Pretoria, lourdement armés.
Slogans anti-migrants, xénophobes, racistes…ces hommes et femmes n’avaient pourtant qu’un seul objectif : casser du noir (permettez-moi l’expression). Il a fallu une intervention policière très musclée pour éviter les dérives et sauver la vie de certains migrants dont le seul tort est de rechercher une vie meilleure dans leur propre continent. Quelle honte !
Ces violences nous obligent donc à nous pencher de très près sur ce phénomène raciste et anti-migrant qui s’est installé dans ce pays depuis bientôt une dizaine d’années. A y voir plus clair, je constate très vite le fiasco total d’un pays qui, ces dernières années, a brillé sur la scène internationale à travers un bilan de népotisme et de corruption qui n’honore pas ses citoyens.
Si à cela, j’ajoute la question de la violence entre Sud-africains dans les rues des grandes villes du pays, je me rends compte très vite que le problème est beaucoup plus sérieux que nous ne puissions l’imaginer. Ce que le Sud-africain lambda ne comprendra pas car son gouvernement ne le lui dira pas est que la classe politique post apartheid est la plus grosse farce de toute l’histoire du continent.
Regardons de près les chiffres suivants. Une étude menée par Africacheck.org nous apprend qu’en 1994, date à laquelle Nelson Mandela a été élu président de l’Afrique du Sud, le taux de chômage était à environ 20%. En 2013, il a atteint les 24%. En janvier 2017, le taux de chômage en Afrique du Sud est à plus de 27%.
Même si la courbe du chômage s’est légèrement inversée, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le pays est frappé par un chômage galopant. Dans un article de BBC datant du 24 Février 2014, le média britannique avait souligné que la devise sud-africaine avait subi une dépréciation d’environ 30%. Entre 2015 et 2016, l’inflation tournait entre 4,5% et 5,6%.
Alors, à qui la faute ? A l’étranger qui, comme d’habitude, est toujours accusé de voler le travail du citoyen sud-africain de souche ? Je ne pense pas. L’explication de ce chômage galopant qui gangrène l’économie du pays est à chercher dans la mauvaise gestion du pays par une élite noire corrompue, Jacob Zuma, le président sud-africain, étant en première ligne.
Permettez-moi de vous informer que le président, poursuivi pour plus de 783 faits de corruption, doit 16 millions de dollars à l’Etat sud-africain représentant des fonds volés par Jacob Zuma pour la construction de sa résidence privée. Une somme colossale que Jacob Zuma n’entend absolument pas rembourser.
Il est grand temps que le Sud-africain lambda qui est totalement en déphasage avec la réalité économique actuelle de son pays se rende compte que l’étranger ne représente que le 1/10 des problèmes auxquels il fait face. La vraie cause est en effet à chercher dans l’amateurisme d’un gouvernement noir qui, pour se venger du régime blanc de l’apartheid, pratique un racisme beaucoup plus violent contre la population blanche.
Puisque les Sud-africains refusent de voir la réalité en face et de demander des comptes à leur gouvernement dans la mauvaise gestion du pays, il est temps que nous autres Africains prenions nos distances face à ce pays car les nations africaines ont donné de leurs sangs et ont fait entendre leurs voix pour mettre fin à l’Apartheid.
Si les Sud-africains ont la mémoire si courte au point d’avoir déjà oublié les sacrifices de leurs frères noirs pendant qu’ils se faisaient traités comme des chiens par un régime blanc raciste et racialiste, alors boycottons-les, fermons-leur nos frontières et oublions-les jusqu’à ce qu’ils se rendent compte de leurs actes ridicules.
Edito signé : Cheikh Tidiane DIENG
Rédacteur en chef et fondateur du site www.lecourrier-du-soir.com à Paris
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