400 000 dollars pour un discours : comment Obama est passé de l’ennemi à l’ami de la Finance

Un rapport produit par Bloomberg, média américain spécialisé dans la finance, a révélé que Barack Obama, ancien président des Etats-Unis, touche des sommes faramineuses dans des discours et conférences tenus dans des institutions financières. Une situation qui contraste avec le discours anti-Finance tenue par Obama au tout début de son mandat

Barack Obama est-il tombé dans son propre piège ? Il y a pourtant huit ans, l’ancien président américain s’en prenait aux banquiers et au monde de la finance. En 2009, lors d’un discours, il s’en était pris aux banquiers qu’il avait traités de « gros richards » et qu’il accusait de s’être enrichi sur le dos des Américains pendant la crise financière de 2008.

« Je n’ai pas fait campagne à la présidentielle pour aider un groupe de gros richards. Ils n’arrivent toujours pas à comprendre pourquoi les gens n’aiment pas les banques. Les gars, vous touchez des primes de 10 millions et de 20 millions de dollars après la pire crise financière qu’a traversée l’Amérique ces dernières décennies et vous les gars, vous avez créé des problèmes et nous avons 10% de taux de chômage », disait-il, s’adressant aux banquiers.

« Des discours qui valent 400 000 dollars »

Moins d’un an après avoir quitté la Maison Blanche, Barack Obama retourne sa veste et devient l’un des plus importants partenaires de la Finance. En effet, ce lundi, le média américain Bloomberg a révélé que le premier président noir des Etats-Unis a touché 400 000 dollars le mois dernier pour un discours prononcé devant des clients de la banque Northern Trust Corp.

Et ce n’est pas fini. Barack Obama devra toucher ce mois prochain 400 000 dollars pour une conférence qu’il animera ce 25 septembre pour les banquiers de Cantor Fitzgerald. D’après Bloomberg qui cite Kevin Lewis, porte-parole de l’ancien président, les discours rémunérés ont permis à Obama de contribuer à hauteur de 2 millions de dollars à une formation professionnelle destinée aux jeunes de Chicago.

« Obama et les banques, une longue histoire »

D’après Bloomberg, les relations entre Obama et le monde de la Finance ne datent pas d’aujourd’hui. Le média américain nous apprend qu’en 2005 la banque privée Northern Trust avait accordé à Barack Obama un prêt de 1,32 millions de dollars pour un appartement de luxe à Chicago.

Pour la supervision de sa fondation, Barack Obama a choisi des spécialistes de la banque privée, des fonds spéculatifs et des capitaux risques. Il a aussi choisi un ancien de Goldman Sachs pour le conseiller sur ses investissements. Un retournement de veste qui risque de susciter de nombreuses réactions.