49.3 : deux députés LREM démissionnent, une troisième agressée : le naufrage du parti est en cours

Deux députés LREM ont quitté le groupe parlementaire moins de quatre jours après l’application du 49.3 et une troisième a été agressée au Havre

Le naufrage du bateau En Marche est en cours et personne ne pourra l’arrêter. En effet, quelques heures après l’annonce de l’activation du 49.3 par le gouvernement, des députés du parti présidentiel ne voient plus la pertinence de rester membres du groupe parlementaire qui a frontalement enfreint les règles de la démocratie, préférant fuir le débat à l’Assemblée nationale.

Une décision qui dérange des élus LREM qui préfèrent rendre leur tablier. L’un d’entre eux est Hubert J-Laferrière, député LRME à Lyon. Le député a annoncé cette décision dans un communiqué. « Les grandes lois qui ont marqué notre République résultent de débats longs, parfois enflammés, de controverses, d’amendement mais aussi de la maturation qu’apporte le travail parlementaire qui permet l’échange et bien souvent le rapprochement des points de vue », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : « or, l’usage du 49.3 de la Constitution par le premier ministre va attiser les tensions et aboutir à l’adoption d’une loi capitale sans vote et sans que les représentants de la nation aient pu débattre jusqu’au bout. A qui la faute ? A la stratégie d’obstruction de l’opposition et des dizaines de milliers d’amendement mais aussi au gouvernement qui, à la suite de l’avis très défavorable du Conseil d’Etat sur sa réformes des retraites, n’a pas su convaincre à ce stade du bien-fondé de sa réforme ».

L’autre députée à quitter le groupe parlementaire est Delphine Bagarry, députée des Alpes-de-Haute-Provence qui, dans un communiqué publié ce 2 mars sur son compte twitter, évoque son profond désaccord avec le gouvernement dans l’application de l’Article 49.3 de la Constitution. « Ne me retrouvant plus dans la méthode du gouvernement et de l’utilisation inappropriée du 49.3, je quitte le groupe La République En Marche », peut-on lire.

Ces deux démissions interviennent quelques heures après celle du sénateur Michel Amiel qui a décidé de quitter le parti dénonçant le « cynisme et l’incompétence politique ». Ce lundi, Lecourrier-du-soir.com évoquait une éventuelle fracture de LREM et les énormes risques qu’encourent désormais les élus du parti sur le terrain. Et cela a malheureusement déjà commencé. En effet, Agnès Firmin-Le Bodo, députée du Havre et deuxième sur la liste d’Edouard Philippe, annonce avoir porté plainte pour « insultes et agressions » sur le marché des halles.