Guillaume Pepy, président de la SNCF, a accordé une interview exclusive au journal Le Parisien. Dans l’interview, de nombreuses questions ont été abordées, notamment la situation des cheminots qui a provoqué une vive colère des syndicats et une éventuelle privatisation de l’entreprise
A la question de savoir si le référendum que l’intersyndicale organisera aura une légitimité, Guillaume Pepy est catégorique : « aucune. C’est aussi brutal que ça. La réforme ferroviaire est un sujet qui ne concerne pas que l’entreprise mais tous les Français et qui sera tranché par les élus nationaux dans quelques semaines. Personne ne peut confisquer le débat et le vote parlementaire ».
Dans l’interview accordée au Parisien, le président de la SNCF estime que mouvement de grève s’essouffle. « Le dernier épisode, qui s’est terminé jeudi matin, a été le moins suivi depuis le début du conflit. Cela traduit une lente érosion du mouvement. Nous sommes passés d’une mobilisation de conducteurs de 79% lors du premier épisode à 56% cette semaine. Et de 69% à 45% pour les contrôleurs », se réjouit-il.
« C’est un avancement »
Et d’ajouter : « concernant l’ensemble du personnel, nous avons eu le résultat le plus bas depuis le début du conflit puisque nous sommes passés pour la première fois sous la barre des 15%. Certes, le mouvement se poursuit, mais avec des écarts forts entre les métiers. D’où un nombre de trains multiplié par deux, de 2 850 début avril à 6 300 ce mercredi ».
A la question de savoir si le mouvement est en train de vivre un basculement, Guillaume Pepy rétorque : « nous vivons un moment charnière avec des signes d’ouverture qui ont été lancés au début de la semaine à Matignon. Deux syndicats, l’Unsa et CFDT, ont accepté de participer vendredi à une réunion avec la ministre du Transport, Elisabeth Borne, concernant les deux amendements au projet de loi. C’est un avancement ».
« Quand on est monopole, il peut y avoir un statut »
A la question de savoir s’il a commis des erreurs dans la gestion de ce conflit, Guillaume Pepy répond : « je ne suis pas forcément le meilleur juge pour répondre à cette question. Je suis le pilote du volet interne de cette réforme. Mais, il faut se rendre compte de la l’ampleur de la tâche. Cette réforme concerne à la fois la concurrence, le passage en société nationale, une convention collective, une réforme interne et le désendettement ».
Dans l’interview, le président de la SNCF fait une révélation choc. Il pointe du doigt Edouard Philippe comme étant l’homme qui a décidé de supprimer le statut des cheminots. « Le premier ministre », répond-t-il. Et d’ajouter : « mais derrière cela, il y a une raison de bon sens. Quand on est monopole, il peut y avoir un statut. Quand on bascule dans la concurrence, il faut que toutes les entreprises soient sur un pied d’égalité. Sinon, il y a une distorsion de la concurrence ».
« Il n’y aura pas de plan social à la SNCF »
Sur une renégociation du statut des cheminots, Guillaume Pepy dira : « je ne crois pas que les syndicats auraient accepté. Je le redis, après le statut, ce n’est pas le néant. Il y aura un contrat qui sera différent, mais pas moins attractif. Le but n’est pas d’avoir des cheminots au rabais et jouer au dumping social ».
Sur l’âge de retraite des cheminots, la réponse de Guillaume Pepy est claire et nette. Pour lui, les cheminots iront à la retraite « au même âge que les autres Français ». Guillaume Pepy précise qu’il n’y aura pas de plan social à la SNCF. « Il n’y aura pas de plan social à la SNCF. Notre pyramide des âges fait qu’il y aura beaucoup de départs à la retraite », a-t-il expliqué.
Pour lire l’interview dans son intégralité, cliquez ici : Le Parisien