Assassinat de la journaliste Shireen Abu Akleh tuée par l’armée israélienne : en colère, l’ONU déclare la guerre à Israël

Moins d’une semaine après la mort de la journaliste d’Al-Jazeera, Shireen Abu Akleh, les condamnations fusent de partout. Ce 14 mai, c’est l’Organisation des Nations-Unies (ONU) qui a brisé son silence, dénonçant l’impunité des forces de l’ordre israéliennes et appelant à l’ouverture, sans délai, d’une enquête afin de situer les responsabilités 

Le crime de trop? Si, pour le moment, aucune sanction n’a été prise à l’encontre de l’Etat d’Israël suite au décès de la journaliste d’Al-Jazeera, Shiren Abu Akleh tuée par les forces israéliennes en Cisjordanie, l’Organisation des Nations-Unies ne compte pas garder son silence et condamne, avec la plus grande fermeté, un assassinat qui, une fois de plus, envenime les relations déjà très tendues entre l’Etat hébreux et la Palestine.

En effet, dans un communiqué rendu public sur son site ce 14 mai et intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com, l’ONU y dénonce « une culture de l’impunité » et appelle à l’ouverture immédiate d’une enquête afin de déterminer l’origine du tir qui a tué la journaliste d’Al-Jazeera, très appréciée par les Palestiniens.

Ainsi, ce 14 mai, nous avons appris que la Commission des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme, dirigée par Michelle Bachelet, a exigé l’ouverture d’une enquête afin que les forces de l’ordre israéliennes puissent rendre des comptes. Dans le communiqué lu par Lecourrier-du-soir.com, Bachelet ne mâche pas ses mots.

« Je suis profondément attristée par les événements qui se déroulent dans la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem Est. Des vidéos montrant des policiers israéliens s’attaquer à des proches de la défunte en pleines funérailles de la journaliste Shireen Abu Akleh ce vendredi 13 mai étaient choquantes », s’insurge-t-elle.

Et de poursuivre : « tout laisse à croire que l’usage de la force par les Israéliens n’était pas nécessaire et devrait faire l’objet d’une enquête immédiate. Les responsabilités doivent être situées dans le meurtre non seulement de Shireen Abu Akleh, mais de toutes les personnes tuées ou blessées au niveau du territoire palestinien occupé ».

Dans son communiqué intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com, Bachelet ne ménage pas les forces de l’ordre israéliennes et dénonce les bavures qui ont visé des populations palestiniennes. « Rien que cette année, 48 palestiniens ont été tués par les forces israéliennes. Aujourd’hui, un jeune homme du nom de Walid al-Sharif a succombé à ses graves blessures après avoir été grièvement blessé au niveau de la mosquée Al-Aqsa le 22 avril », déplore-t-elle.

« Onde de choc dans le reste du monde »

Il convient de rappeler que la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh, survenue il y a quatre jours, a provoqué une onde de choc dans le monde arabe et déclenche, depuis l’annonce, de violents heurts entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes. A l’international, les réactions ne manquent pas et partout, l’usage disproportionné de la force de la part des policiers israéliens a été pointé du doigt.

« Ceci est indéfendable. Nous avons besoin d’une enquête complète, transparente et indépendante sur la mort de Shireen Abu Akleh et sur ces attaques très gênantes perpétrées par les forces de l’ordre israéliennes sur des proches du défunt. Les responsables de ces actes doivent être condamnés », a twitté Debbie Dingell, homme politique américain basé à Michigan.

Et il ne fut pas le seul. Ce 13 mai, Anthony Blinken, secrétaire d’Etat américain, a également réagi sur Twitter, se disant « consterné » par les images circulant sur les réseaux sociaux et montrant des policiers israéliens en train de tabasser des Palestiniens venus assister aux funérailles de Shireen Abu Akleh.