Attaque chimique en Syrie : Trump accuse Bachar al-Assad, la Russie accuse les rebelles

Le gouvernement américain a ouvertement accusé le gouvernement de Bachar al-Assad d’avoir mené une attaque chimique dans la localité de Khan Sheikhoun ce mardi 4 avril 2017. Une accusation rejetée par le gouvernement syrien et la Russie qui accusent les rebelles

Une attaque chimique en Syrie. Les faits se sont déroulés ce mardi dans la localité de Khan Sheikhoun au sud d’Idlib, une zone tenue par l’opposition syrienne. L’attaque qui a déjà causé la mort de sept personnes a été d’une rare violence. D’après CNS News, des résidents de la ville haletaient et convulsaient dans les rues et dans les hôpitaux.

Aussitôt après l’attaque, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est immédiatement réuni. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, s’est dit « préoccupé » par cette attaque chimique. Il estime qu’une telle attaque constitue une « grave violation du droit international ». Antonio Guterres a aussi présenté ses condoléances aux familles des victimes.

« Une enquête ouverte par l’ONU pour déterminer les faits »

D’après l’ONU, l’Organisation pour la Prohibition des Armes Chimiques (OPAC), une organisation rattachée aux Nations-Unies, est en train de collecter toutes les informations pour confirmer s’il s’agissait bien d’une attaque chimique. Dans un communiqué, l’ONU a apporté son « soutien total » à l’OPAC, avant d’appeler à ce que les commanditaires de cet acte soient identifiés.

Mais entretemps, une véritable guerre diplomatique est déclenchée entre Washington et les alliés de la Syrie. Dans un communiqué publié par la Maison Blanche ce mercredi, Donald Trump avait en effet jeté la responsabilité de cette attaque chimique sur le dos gouvernement syrien, dénonçant « des actes haineux du régime de Bachar al-Assad ».

« Ces actes haineux du régime de Bachar al-Assad »

« Ces actes haineux du régime de Bachar al-Assad sont la conséquence de la faiblesse et l’indécision de l’administration précédente. Le président Obama avait déclaré en 2012 qu’il établirait une ‘ligne rouge’ contre l’usage d’armes chimiques et il n’a rien fait. Les Etats-Unis se rangent du côté de ses alliés partout dans le monde pour condamner cette attaque intolérable », précisait le communiqué.

Ces accusations ont été immédiatement rejetées par la Russie et la Syrie qui pointent du doigt la responsabilité des rebelles syriens soutenus par l’Occident. Dans un communiqué de la Russie publié sur YouTube et relayé par la chaîne BBC, l’on précise que les rebelles syriens avaient déjà entamé des ateliers de fabrications d’armes chimiques à Khan Sheikhoun.

« On a fabriqué de fausses allégations contre les forces armées syriennes »

« Hier (Mardi), de 11H30 jusqu’à 12H30, l’aviation syrienne a bombardé d’importants dépôts de munitions et du matériel militaire dans le sud-est de la ville de Khan Sheikhoun. Sur les lieux de dépôt, il y avait des ateliers pour produire des armes chimiques », explique le communiqué du gouvernement russe, vidéo à l’appui.

Ce mercredi, la Syrie a catégoriquement nié avoir fait usage d’armes chimiques à travers son agence de presse officielle, Sana. La Syrie a en effet précisé que son armée ne dispose d’aucune arme chimique. « Comme d’habitude et depuis quatre ans, on a fabriqué de fausses allégations contre les forces armées syriennes », souligne un communiqué officiel syrien qui accuse l’Occident de vouloir « attaquer la Syrie ».