Bagarres lors du dépôt des candidatures : oui, le Sénégal est un véritable pays de merde

(Une analyse du journaliste Cheikh DIENG, basé en France)

Je peine à croire que Donald Trump, 45ème président des Etats-Unis, a qualifié les pays africains de « pays de merde ». Par contre, s’il est avéré qu’il l’a bien dit, je ne peux que lui donner raison. Après avoir vu tout ce cirque de nos dirigeants politiques devant le Conseil Constitutionnel pour le dépôt des candidatures (parrainage et présidentielle), je ne peux que m’indigner.

Au Sénégal, on s’offusque de l’indiscipline du Sénégalais. Néanmoins, je regrette que l’on ne se focalise pas trop sur celle de nos dirigeants. Ce lundi, devant le Conseil Constitutionnel, les masqués sont enfin tombés. L’indiscipline et l’incivilité de nos dirigeants politiques qui veulent nous diriger dans les années qui viennent ont été dévoilées au grand jour.

Insultes, bagarres, gros mots, bousculades…on a eu droit à tout. Notre Conseil Constitutionnel était devenu une foire d’empoigne et cela est, à mon avis, inadmissible.  Je rappelle qu’il ne s’agissait nullement d’un marché hebdomadaire, ni du Carnaval de Rio, mais plutôt du dépôt des candidatures de ceux qui souhaitent ardemment diriger notre chère nation.

Quelle honte pour ce pays ! Les hommes politiques sénégalais (toute mouvance confondue) m’ont fait haïr la politique sénégalaise. 58 ans après l’indépendance de notre cher pays, ils n’ont cessé de ternir l’image de notre Sénégal et d’humilier le citoyen sénégalais à travers un comportement que personne ne peut cautionner.

Qui d’entre nous ne se souvient pas de notre consul arrêté en France en 2015 pour s’être masturbé en pleine rue ? Qui d’entre nous n’a jamais vu des ressortissants sénégalais vivant en France, en Italie, en Espagne…en venir aux mains devant nos consulats, uniquement pour récupérer leurs cartes d’électeurs ? Je peux fournir des centaines d’exemples, car ils sont légion. Cependant, je préfère m’en limiter à ces deux.

Au pays, c’est encore pire. Et c’est d’autant plus grave que ceux et celles qui doivent montrer le bon exemple sont ceux et celles qui bafouent la loi et les règles de bienséance les plus élémentaires. Si les Sénégalais pensent que notre pays se développera un jour sans que nous nous départissions de notre indiscipline, ils se trompent lourdement.

Ce qui s’est passé devant le Conseil Constitutionnel ce lundi m’a plongé dans un désarroi profond d’autant qu’il y a une semaine, notre cher président avait dépensé une fortune de dingue pour célébrer son investiture. Pourtant, cet argent aurait pu servir à doter notre pays d’une technologie plus moderne et plus efficace afin d’éviter ce genre de cirque.

J’ajoute que ceux et celles qui ont regardé les scènes sur les réseaux sociaux ont certainement remarqué un détail non moins important. En effet, le quartier dans lequel se trouve notre Conseil Constitutionnel était à peine éclairé. Sans la lumière émanant des caméras et les téléphones portables, il serait difficile d’identifier les protagonistes.

Est-ce cela le Sénégal émergent qu’on nous a toujours vendu ? Ou est-ce la preuve indélébile que notre pays a véritablement sombré dans le ridicule ?

Les incidents notés ce 10 décembre méritent une profonde réflexion. Il est grand temps que nous sachions si nous voulons être un pays émergent, démocratique, civilisé ou si nous voulons rester éternellement un pays de merde.

Edito signé : Cheikh Tidiane DIENG, fondateur et rédacteur en chef du site d’information, www.lecourrier-du-soir.com basé en France

Email : cheikhdieng05@gmail.com