Condamnation de l’opposant Ousmane Sonko : au Sénégal, le président pro-Macron veut « tuer » son adversaire politique à tout prix

Macky Sall, bras droit de Macron en Afrique, est-il en train de réaliser son plus gros coup politique? La question se pose et l’avenir sera, sans aucun doute, notre meilleur juge.

En tout cas, ce 08 mai, le verdict rendu par la justice sénégalaise qui condamne Ousmane Sonko, principal opposant du pays, à 6 mois de prison avec sursis (pour injures publiques et diffamation à l’encontre du ministre Mame Mbaye Niang) semble être l’étincelle qui mettra le pays à feu et à sang.

En effet, après plusieurs mois d’âpre bataille judiciaire qui aura tenu en haleine la presse nationale et internationale, la justice sénégalaise vient d’asséner un véritable coup de massue à l’homme politique Ousmane Sonko qui, depuis plus de 5 ans, donne du fil à retordre au président Macky Sall dont la volonté de briguer un troisième mandat totalement anti-constitutionnel est un secret de polichinelle.

Il faut dire que la condamnation du leader de Pastef est d’autant plus scandaleuse qu’elle  risque d’ôter à Ousmane Sonko toute chance de se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en 2024 et qui divise déjà très fortement l’opinion publique sénégalaise. Une chose est sûre : sauf miracle, la candidature du très charismatique leader de Pastef semble morte. Mais, nous n’en sommes pas encore là

Pour l’heure, la question à se poser est celle de savoir à qui profite le crime. En effet, cette question est d’autant plus pertinente que la condamnation de Sonko intervient dans un contexte de dialogue national entrepris par le président Sall pour apaiser un climat politico-social explosif et délétère.

Compte tenu de ce fameux dialogue national (auquel personne ne croit d’ailleurs), des questions se posent :

  1. la justice sénégalaise, au nom de la paix et de la stabilité du pays, n’aurait-elle pas mieux fait de renvoyer ce procès sine die, vu que son verdict, connu d’avance, ne participe pas de l’apaisement de la vie publique?
  2. En condamnant Sonko et en hypothéquant ses chances de participer à la prochaine élection présidentielle, la justice  sénégalaise ne se tire-t-elle pas une balle dans le pied en ternissant l’image d’un président perçu par ses administrés comme un apprenti-dictateur?

La réalité est celle-ci : à l’heure actuelle, nul ne peut comprendre qu’une élection présidentielle puisse se tenir au Sénégal sans la participation de Ousmane Sonko, devenu, incontestablement, le chef de file de l’opposition sénégalaise. Et ce n’est pas tout. Nul ne peut admettre non plus que Macky Sall et ses ouailles tripatouillent la Constitution pour s’agripper au pouvoir contre l’avis d’une immense majorité de la population sénégalaise. C’est une forfaiture qu’il convient de dénoncer avec la dernière énergie.

Pour autant, les dés ne sont pas encore jetés. Car, d’après les dernières informations obtenues par Lecourrier-du-soir.com, Ousmane Sonko peut toujours compter sur la Cour de cassation, la seule institution qui peut lui sauver la vie politiquement et pénalement.

D’ici là, l’incompréhension bat son plein et le pays risque de basculer dans une violence sans précédent. D’ailleurs, ce 08 mai, Dakar, Ziguinchor, Mbour…ont été le théâtre de violents affrontements entre manifestants pro-Sonko et forces de l’ordre. Et le gros danger pour le régime en place est que ces manifestations se propagent dans d’autres grandes villes du pays.