Confinement de 3 semaines, couvre-feu à 19h : la Martinique qui a résisté au Pass Sanitaire a été punie par Paris

La Martinique a résisté. La Martinique a finalement été punie.

Ce territoire d’Outre-Mer, appartenant à la France, doit désormais se préparer à vivre des jours difficiles au moment où le nombre de cas flambe. Les chiffres sont assez élevés : plus de 3 000 cas et plus 8 morts ont été enregistrés ces dernières heures. Face à une telle situation, les autorités ont jugé bon de recourir à des mesures fortes. Parmi elles, un couvre-feu de 19 H à 05 H du matin, mais aussi à un confinement de 3 semaines.

En effet, il a été révélé dans la presse ce 29 juillet que le l’île sera confinée dès vendredi matin pour 21 jours au minimum. L’annonce a été faite par Stanilas Cazelles, préfet de la Martinique. Pour défendre cette mesure extrêmement radicale à un moment où l’île s’apprête à recevoir des vacanciers, le préfet a rappelé que le dernier confinement a permis de baisser de 75% le taux de contamination.

Mais, au fond, tout laisse à croire qu’il s’agit là d’une punition des habitants de l’île qui ont été nombreux ces derniers jours à s’opposer au Pass Sanitaire. D’ailleurs, ce 25 juillet, un article du média Ouest France nous apprenait que seuls 15,6% des Martiniquais disposent d’un schéma vaccinal complet.

Pour les infectiologues dépêchés dans les centres de vaccination qui peinent à trouver du monde, il y a un sérieux problème de confiance. Et pour cause! N’oublions pas l’affaire dite du chlordécone, ce pesticide qui a empoisonné les populations martiniquaises et guadeloupéennes durant 20 ans.

Les Martiniquais, meurtris par cette affaire, ont le sentiment d’être à nouveau utilisés comme des cobayes. D’ailleurs, au slogan «  Pou nou wè pli loin, an nou vaksiné ! » (« Pour se projeter dans l’avenir, vaccinons-nous ») de l’Agence Régionale de Santé, les Martiniquais répondent « Nou pa Kobay a zòt ! » (« Nous ne sommes pas vos cobayes ! »).

Face à une telle situation, Paris n’avait pas trop le choix. Il fallait tout faire pour éviter que l’île ne sabote la campagne vaccinale de l’Etat et la punition semble avoir été la meilleure option.