Covid-19 et colère : en reconfinant 21 millions de Français, Macron risque de déclencher une révolte populaire

Panique ou tâtonnement au plus haut sommet de l’Etat? Le débat est ouvert. Emmanuel Macron et son premier ministre, Jean Castex, ont tranché. Après avoir psychologiquement préparé les Français à un confinement d’une grande partie du pays, les deux ont finalement décidé de confiner 16 départements dont l’Ile-de-France. Et ce n’est pas tout. Une nouvelle série de mesures a été annoncée.

Le couvre-feu jusqu’ici fixé à 18 heures est repoussé à 19 heures. Les attestations de sortie refont leur apparition, mais les citoyens peuvent tout de même se déplacer dans un rayon de 10 kilomètres. Et enfin, contrairement au premier confinement de mars dernier, cette fois-ci, les écoles resteront ouvertes.

Au bout de plusieurs semaines de tergiversation au plus haut sommet de l’Etat, Emmanuel Macron a donc tranché. 16 départements du pays, soit 21 millions de Français, subiront, malgré eux, un confinement extrêmement light pendant au moins quatre semaines, c’est-à-dire 1 mois.

Néanmoins, il n’a échappé à personne que peu après l’annonce des mesures, la colère est montée d’un cran. Et pour cause! Il faut dire que les décisions prises par le gouvernement manquent sérieusement de cohérence et la population française ne peut s’empêcher de les dénoncer avec la plus grande fermeté.

En effet, pour beaucoup, confiner des départements 7 jours sur 7 pendant 1 mois en autorisant que les habitants de ces départements puissent se balader librement n’a aucun sens. Pour d’autres, le refus de fermer les établissements scolaires alors que les enfants ne sont pas épargnés par le nouveau variant britannique est absurde. Et pour d’autres, le gouvernement est dans l’improvisation.

Il est donc évident que Macron est une nouvelle fois sous le feu des critiques, notamment de l’opposition qui lui reproche de manquer de vision claire pour sortir les Français de la crise. Et il est certain qu’au plus haut sommet de l’Etat, beaucoup ne voient pas d’un bon œil la décision d’Emmanuel Macron de reconfiner une grande partie du pays.

D’ailleurs, peu après l’annonce du reconfinement des 16 départements, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a estimé le coût des nouvelles mesures à 1,2 milliard d’euros par mois aux finances publiques. En pleine crise économique, il est clair que cette décision n’a pas la bonne.  Cependant, une décision devait être prise. Elle a été prise et Emmanuel Macron et son gouvernement devront boire le calice jusqu’à la lie.

Désormais, la grande question est celle de savoir comment réagiront les Français qui, ces derniers mois, ont clairement manifesté leur ras-le-bol en criant haut et fort leur volonté de reprendre une vie normale. D’ailleurs, depuis deux semaines, plusieurs hashtags ont été largement utilisés par les Français pour prévenir l’Etat qu’ils ne sont pas prêts à faire davantage de sacrifices.

Emmanuel Macron, qui avait récemment promis de ne pas être le président du troisième confinement, est conscient de ce danger qui guette son pouvoir à une année d’une présidentielle cruciale pour lui. C’est pour cette raison principale qu’il refuse catégoriquement de fermer entièrement le pays car il sait qu’en le faisant, il court l’énorme risque de mettre le pays à feu et à sang d’autant plus que ses proches l’ont déjà mis en garde.

La réalité actuelle est que les Français ont le sentiment (à tort, peut-être) qu’ils se font punir par un Etat qui détient désormais les pleins pouvoirs. Mais, le plus grave est qu’ils ont le sentiment que celles et ceux qui prennent des décisions à leur place leur mentent à longueur de journée.

« L’autorité vient d’en haut, la confiance vient d’en bas », disait Emmanuel-Joseph Siéyès. Ces propos tenus par l’un des déclencheurs de la Révolution Française au 18ème siècle n’ont jamais été d’actualité. Entre Emmanuel Macron et une grande partie du peuple, il y a une crise de confiance qui a créé dans le temps un véritable désenchantement qui créera, si rien n’est fait pour rétablir cette relation de confiance, une véritable révolte sociale qui coûtera très cher à l’Exécutif.

Les Français ont perdu leur vie et pourraient la reprendre par la force et par la violence.

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