Corée du Sud : la présidente Park Geun-Hye licenciée pour « trahison de la confiance publique »

Huit juges de la Cour Constitutionnelle sud-coréenne ont destitué ce vendredi 10 mars 2017 Park Geun-Hye, présidente du pays. Elle était impliquée dans de graves affaires de corruption

La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a été licenciée. La décision a été prise ce vendredi par huit juges de la Cour Constitutionnelle qui ont ainsi mis fin à un scandale de corruption dans lequel le nom de la présidente a été cité et qui avait suscité des manifestations dans de nombreuses parties du pays.

L’annonce de son licenciement a été faite par Lee Jung-mi, juge sud-coréen en direct à la télévision. « Par le présent acte, à la suite d’une décision prise à l’unanimité, la Cour rend son verdict : la Cour licencie la présidente Park Geun-Hye », a martelé le juge sud-coréen ce vendredi.

« Ses violations de la loi ont trahi la confiance publique »

D’après le média sud-coréen KoreaHerald, par cette décision, la présidente Park Geun-Hue devient le premier président sud-coréen démocratiquement élu à être destitué par impeachment. Le média nous apprend que la Corée du Sud devrait tenir une nouvelle élection présidentielle sous 60 jours, vers le 9 mai.

Dans son verdict, la Cour accuse Park Geun-Hye d’avoir outrepassé ses prérogatives en tant que présidente pour aider sa confidente de longue date Choi Soon-sil à profiter du système sans occuper aucun poste au sein du gouvernement. D’après la Cour, l’implication de Choi Soon-sil dans les affaires de l’Etat a été très importante durant tout le mandat de Park Geun-Hye qui a d’ailleurs tenté de la protéger lorsque le scandale a éclaté.

Les juges parlent d’une « trahison de la confiance publique ». « Ses violations de la loi ont trahi la confiance publique et elles sont trop sérieuses pour être tolérées au nom de la protection de la Constitution », a martelé le juge Lee Jung-mi. Ce dernier a ajouté que la présidente Park a bafoué la règle de droit et la démocratie représentative.

« Les avocats de Park dénoncent un procès impartial »

KoreaHerald nous apprend que Park Geun-Hye ne s’est pas encore prononcée sur cette décision. Son parti politique, Parti Liberté Corée a, pour sa part, respecté la décision et a présenté ses excuses dans son échec à venir en aide à la présidente. Les avocats de la présidente parlent d’une décision juridique « impartiale ».

« Nous soupçons concernant les communications secrètes de la Cour avec le parlement ont été fondés. Je ne pense que pas le procès était purement basé sur le droit et la conscience », a dénoncé Seo Seok-gu, un des avocats de la présidente qui s’est adressé à la presse juste après l’annonce de la destitution de Park Geun-Hye.

« En Corée du Sud, les réactions sont mitigées »

En Corée du Sud, les réactions sont mitigées à la suite de l’annonce de la destitution de la présidente. « Nous sommes à un pas de faire de la Corée du Sud une véritable démocratie. Le verdict rendu par la Cour est celui auquel la plupart des gens s’attendaient », lance Kwon Hyuk-chul, âgé de 53 ans et qui s’est félicité de la décision.

Les partisans de la présidente n’ont pas caché leur déception. « Je ne crois pas qu’ils aient destitué quelqu’un qui n’a rien fait de mal. C’est une absurdité totale », s’agace un partisan de Park qui s’est exprimé au micro de KoreaHerald. A quelques mètres de la Cour, les pro-Park chantaient à l’unisson : « nous sommes unis jusqu’à la fin ».

« 21 000 forces de l’ordre mobilisées pour éviter tout débordement »

La décision de la Cour n’a pas été sans incident. Dans la presse, on parle de deux morts en lien avec les manifestations. Face à l’ampleur des agitations, la police tente de veiller au grain. KoreaTimes.co.kr nous a appris ce vendredi que 21 000 forces de l’ordre sont mobilisées pour éviter tout débordement.

Il est important de rappeler que Park Geun-Hye a été destituée de ses fonctions après qu’il a été prouvé qu’elle était impliquée dans plusieurs affaires de corruption. Elle est accusée d’avoir négligé ses devoirs en tant que présidente de la Corée du Sud. On lui reprochait le fait qu’elle ait lassé son amie, Choi Soon-sil s’immiscer dans des affaires d’Etat. Le 9 novembre dernier, une motion d’impeachment avait été votée par le parlement pour la destituer de ses fonctions.