Corruption au sommet de l’Etat : un syndicat pro-Macron financé à hauteur de 65 000 euros pour sauver Blanquer

French president Emmanuel Macron (R) and French minister of National Education Jean-Michel Blanquer (L) arrive at a secondary school in Laval, western France, on September 3, 2018, at the start of the school year in France (known as "rentree des classes" in French). / AFP PHOTO / POOL / Ludovic MARIN

Le syndicat pro-Blanquer, Avenir Lycéen, a reçu 65 000 euros de subventions en 2019 pour frais de bouche dont 40 000 euros dans un congrès qui n’aurait jamais lieu, d’après Médiapart

Le ministère français de l’Education avait-il à ses ordres un syndicat pour légitimer l’action gouvernementale en pleine période de crise? C’est en tout cas ce que confirme le site d’investigation Médiapart qui, il y a trois jours, a révélé l’existence de « Avenir Lycéen », un syndicat pro-Blanquer financé avec l’argent du contribuable français à hauteur de plusieurs milliers d’euros.

En effet, d’après Médiapart, le syndicat, créé en 2017, a dépensé, en frais de bouche, 65 000 euros de subventions reçues en 2019. Toujours d’après la même source, les membres de ce syndicat se rencontraient dans des hôtels et bars de luxe ainsi que dans des restaurants étoilés. Médiapart ajoute que sur les 65 000 euros, 40 000 ont été consacrés à un congrès fantôme.

« 30 000 euros bloqués »

La révélation aussitôt faite, le ministère de l’Education annonce avoir diligenté une enquête et promet des sanctions. « S’il y a eu des dépenses anormales, on en tirera toutes les conséquences », prévient Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO), ajoutant que le ministère a bloqué un financement de 30 000 euros qui devait être alloué à Avenir Lycéen.

L’affaire a prend des proportions démesurées et suscite déjà moultes réactions sur les réseaux sociaux. En tout cas, de son côté, Louis Boyard, porte-parole du mouvement des Solidarités Etudiantes, dénonce l’utilisation qui a été faite de ce syndicat pour « intimider des lycéens mineurs et truquer des élections lycéennes ».

Le syndicat qui est sur la sellette a fermé sa page Twitter et ne donne plus aucun signe de vie et dans la presse, on fait état de plusieurs démissions depuis la révélation de cette affaire. Un détail qui n’a pas manquer d’attirer l’attention des internautes.