Coup de théâtre au Chili : face à la violence, le gouvernement annule la COP 25 et l’APEC

En pleine crise politique en Chili, le président chilien Sébastien Pinera a annoncé ce mercredi 30 octobre avoir annulé la COP 25 et l’APEC, deux événements majeurs que devait accueillir le pays en novembre et décembre.

Un coup dur pour le gouvernement chilien. En pleine crise politico-sociale, le président chilien, Sébastien Pinera, a annoncé ce mercredi soir l’annulation de deux grands événements qui devaient se tenir dans son pays : la COP 25 et le sommet de l’APEC auquel devaient prendre part Donald Trump, président des Etats-Unis.

L’annonce de cette nouvelle a été faite par le président dans un discours. « Notre gouvernement, avec une douleur profonde pour le Chili, a décidé de ne pas accueillir le sommet de l’APEC qui était prévu pour le mois de novembre, ni le sommet de la COP 25 qui était prévu pour le mois de décembre », a-t-il déclaré.

« Les priorités du peuple avant tout »

Et d’ajouter : « nous regrettons profondément les problèmes et les inconvénients que cette décision va signifier aussi bien pour l’APEC que pour la COP 25. Cependant, en tant que président de tous les chiliens, je dois toujours mettre en avant les problèmes des chiliens, leurs intérêts, leurs besoins, leurs désirs et leurs espoirs en première ligne ».

Le président chilien a clairement précisé que cette décision d’annuler ces deux événements d’une importance capitale pour le pays se justifie par la crise politique que traverse le Chili ces derniers jours. Sébastien Pinera compte se focaliser sur trois points essentiels afin de résoudre la crise : d’abord, rétablir l’ordre public, la sécurité des citoyens et la paix sociale, ensuite impulser le nouvel agenda social pour faire face aux doléances des citoyens et enfin impulser un processus ample et profond de dialogue avec les citoyens et les forces politiques.

« Un coup dur pour la diplomatie chilienne »

La décision est un coup dur pour la diplomatie chilienne comme l’a reconnu Heraldo Muñoz, ancien ministre chilien des Affaires étrangères dans une interview accordée à la chaîne américaine CNN. « Je sais que des concerts ont été annulés, on verra bien ce qui va se passer avec la COPA Libertadores. Cette crise affaiblit la projection internationale du Chili », a-t-il déploré.

Dans la presse chilienne, on nous a appris ce jeudi que l’APEC s’est félicité de cette décision du président Pinera qui intervient dans un contexte politique particulièrement difficile. Face  une crise qui a déjà fait 20 morts, le président Pinera cherche à tout prix une sortie de crise. Désormais, il se dit prêt à réformer la Constitution si le peuple le lui demande. Rappelons que la crise chilienne a été déclenchée par une hausse du prix des billets de métro. Une hausse qui a mis le feu aux poudres.