Coup de théâtre de France : Richard Ferrand souhaite que la Constitution soit modifiée pour que Macron ait un 3ème mandat

Un entretien intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com et qui a suscité, ces dernières heures, un vif intérêt de la presse locale. Le protagoniste n’est autre que Richard Ferrand, compagnon de route d’Emmanuel Macron et l’un des premiers socialistes à avoir rejoint le plus jeune président de la Vème République lorsque celui-ci a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017.

Depuis plusieurs mois, il n’a échappé à personne que l’ex président de la l’Assemblée Nationale et réputé très proche d’Emmanuel Macron a complètement disparu des radars. Cependant, en dépit de cette absence médiatique qui ne laisse personne indifférent, il garde un oeil averti sur la vie politique française, très mouvementée.

Ce 18 juin, il a brisé son silence en accordant une interview exclusive au journal Le Figaro où il s’est largement exprimé sur des sujets qui font l’actualité politique française dans un contexte politico-social extrêmement houleux. Parmi les sujets abordés, il y a eu sa défaite aux législatives. Une défaite qu’il interprète comme « un choix des électeurs ».

« Le choix des électeurs ne se discute pas : je l’ai immédiatement accepté. Localement, l’union des oppositions, de droite et de gauche, extrêmes comprises, s’est faite dans les urnes avec succès au second tour, contrairement à notre électorat, pour partie abstentionniste », dit-il.

Interrogé sur son long silence, Richard Ferrand s’explique en ces termes : « n’étant plus acteur, je n’ai pas de vocation de commentateur. ‘Quand on n’a rien à dire, il n’est pas nécessaire de le faire savoir’, écrivit Pierre Dac dans ses Pensées. Cette maxime mériterait d’être enseignée et diffusée ».

Richard Ferrand n’a pas non plus esquivé la cuisante défaite de Renaissance (parti présidentiel) lors des dernières élections législatives. Commentant la perte de majorité absolue de sa formation politique, il tente de calmer le jeu, soulignant qu’il y a une nette différence entre être dans l’opposition et être au pouvoir.

« Les députés de la majorité sont solides et valeureux, et le choix des électeurs n’est pas une «faute» ! J’avais prévenu d’une boutade : nos adversaires menaient une campagne législative ‘sous LS’ et nous ‘sous Lexomil’. Les uns étaient – déjà – déchaînés, et nous autres plan-plan. Le résultat ne m’a pas surpris. Mais j’ajouterais volontiers un élément : on fait campagne en vers et on gouverne en prose ; l’opposition c’est le rêve, le gouvernement la réalité. Alors, conserver la majorité, même relative, après 5 ans d’exercice du pouvoir, à l’époque des démocraties d’opinion et du dégagisme, c’est tout de même une sacrée performance ! », explique l’ex président de l’Assemblée.

Alors qu’Emmanuel Macron est en train de jouer son va-tout avec son dernier et ultime mandat à la tête de la France, Richard Ferrand semble regretter que le président de la République ne puisse pas briguer un troisième mandat. A demi-mot, il souhaite que les règles soient modifiées afin que le plus jeune président de la Vème République puisse se représenter.

Ainsi, à la question de savoir s’il regrette qu’Emmanuel Macron ne puisse pas se représenter en 2027, il rétorque sans ambages : « notre Constitution en dispose ainsi. Cependant, à titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc… Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens. Ça affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive. Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques ».

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