Coup de théâtre : en difficulté budgétaire, Macron veut puiser 350 millions dans les caisses du Logement Social

Pour nourrir son budget 2023, l’Etat français, dirigé par Emmanuel Macron, envisage sérieusement de prélever 350 millions d’euros dans les caisses d’Action Logement, premier bailleur social et premier producteur de logements sociaux

Quand l’Etat se sert dans les caisses du logement social pour nourrir ses budgets. En effet, d’après une information du média La Tribune révélée ce 15 septembre, le gouvernement français s’apprête à puiser 350 millions d’euros au groupe Action Logement, premier bailleur social et premier producteur de logements sociaux pour nourrir le budget 2023.

L’idée n’est pas encore concrétisée. Cependant, à en croire la source, elle suscite déjà de vives réactions des professionnels de BTP. « La poule aux œufs d’or va-t-elle cesser de pondre ? Selon nos informations, confirmant celles des Echos, le gouvernement s’apprête à prélever 350 millions d’euros au groupe Action Logement pour nourrir le budget 2023. Depuis 1953, cet objet politico-économique hybride, ni établissement public, ni entreprise privée, en pleine négociation de sa Convention quinquennale 2022-2027 avec l’Etat, articule les besoins des entreprises et les demandes des salariés grâce à la participation à l’effort de construction – la PEEC – que chaque employeur doit verser », renseigne la source.

Et La Tribune d’ajouter : « si cela se confirme avant la présentation du projet de loi de finances en Conseil des ministres le 26 septembre prochain, ou même lors des débats au Parlement, le premier bailleur social (18% du parc) et premier producteur d’habitats sociaux et intermédiaires, devra flécher ces 350 millions d’euros au Fonds national d’aide à la pierre (FNAP) ».

Il est important de rappeler que ce n’est pas la première fois que l’Etat français puise dans les caisses d’Action Logement. En effet, en 2019, il a été révélé par le média Les Echos que l’Etat français, en difficulté financière pour boucler son budget 2020, avait envisagé de lui prélever 500 millions d’euros.

Selon Les Echos, la somme des 500 millions d’euros qui sera prélevée sur la trésorerie de l’Action Logement ne représente pas une somme colossale compte tenu de ses réserves. En 2018, le résultat d’exploitation d’Action Logement s’était élevé à 1,486 milliard d’euros et son résultat à 1,145 milliard d’euros.

Sauf que ce prélèvement intervenait dans un contexte difficile pour Action Logement suite à la mise en place de la Loi Pacte. Avec cette loi, le seuil des entreprises passent certes de 20 à 50 mais elles ne sont plus soumises à cotisation pour le logement des salariés, ce qui représente une perte de 260 millions d’euros pour la structure. Selon Les Echos, le ministre du Logement, Julien Denormandie, devrait rencontrer les représentants de l’ensemble des fédérations HLM à son ministère.

A peine révélée, l’affaire fait réagir des hommes politiques. « Épisode 3: l’état fait les poches d’action logement. Après une ponction de 500 millions en 2020, d’1 milliard en 2021, Bruno Le Maire entend prendre 350 millions d’euros pour financer le budget 2023. Macron casse le logement social à destination des salariés », a réagi, ce 14 septembre, le député NUPES, Thomas Portes.

L’information a également été relayée par Elsa Dicharry, journaliste au média Les Echos. « Bercy envisagerait de prélever 350 millions dans la caisse d’Action Logement dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2023. Rien n’est encore arrêté, mais le président de la Fédération française du bâtiment met en garde contre cette tentation », nous a-t-elle appris.