Coup de théâtre en France : la nouvelle ministre de la Santé aurait touché 20 000 euros de cadeaux non déclarés de Big Pharma

Sale semaine pour Emmanuel Macron. Alors que la promulgation de Loi Immigration commence à provoquer des défections dans les rangs du parti présidentiel, c’est une nouvelle info, révélée par Mediapart ce 21 décembre, qui met l’Exécutif dans une situation très compliquée.

L’info en question est révélée par Mediapart et concerne Agnès Firmin Le Bodo, nommée en urgence ministre de la Santé en remplacement à Aurélien Rousseau qui vient de démissionner de son poste en signe de protestation contre la loi Immigration qui divise très fortement le gouvernement Borne.

Jusqu’ici tout va. Rien ne semble poser problème au choix de Agnès Firmin Le Bodo. Cependant, d’après des informations obtenues par Mediapart, la nouvelle ministre de Santé a touché des cadeaux non déclaré de l’industrie pharmaceutique d’un montant total estimé à 20 000 euros.

« Encore un beau symbole pour la ‘République Exemplaire’ d’Emmanuel Macron. La toute nouvelle ministre de la santé Agnès Firmin Le Bodo, nommée en urgence après la démission d’Aurélien Rousseau mercredi 20 décembre, au lendemain de l’adoption du projet de loi immigration, est visée par une enquête judiciaire ouverte en juin 2023 pour avoir reçu des cadeaux, sans les déclarer, de la part d’une multinationale des produits de santé, selon des informations de Mediapart », rapporte Mediapart.

Et la même source d’ajouter : « cette pharmacienne de profession, qui dirige une officine au Havre (Normandie), est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe – des montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, coffrets pour des week-ends… – pour un montant total évalué à 20 000 euros, de la part des laboratoires Urgo, qui cherchaient ainsi à fidéliser les pharmacien·nes et à augmenter leurs marges commerciales ».

Si avérées, les accusations contre l’actuelle ministre de la Santé sont extrêmement graves, comme nous l’explique Mediapart. « Selon des éléments de l’enquête tirés des listes d’Urgo, la pharmacienne est notamment suspectée d’avoir reçu en 2015 un lot de quinze bouteilles de champagne et quatre magnums Taittinger (604,29 euros), une montre homme Omega (1 435,70 euros), une montre Apple Watch (674,40 euros) ou encore 2 iPhone 6S (2 026 euros). L’année suivante, les soupçons portent sur un téléviseur Samsung incurvé (887,04 euros), une montre The Longines (1 093,86 euros), une ménagère 24 pièces (827,48 euros), un iPhone 7 (1 056,44 euros), une cocotte Le Creuset (180 euros) », renseigne la source.

Le site d’investigation poursuit : « une autre montre – Tag Heuer Formula 1 (922,88 euros) – est recensée en 2017, avec vingt et une bouteilles et six magnums de champagne Taittinger (834,60 euros) et trois coffrets Relais & Châteaux pour des week-ends (2 186,34 euros). Cette année-là, Agnès Firmin Le Bodo fait son entrée à l’Assemblée nationale, tout en continuant à gérer son officine, où elle continue d’empocher des salaires allant de 62 389 euros net par an à 80 000 euros par an ».

D’après Mediapart, les soupçons qui visent la nouvelle ministre de la Santé sont la conséquence d’une enquête judiciaire ayant ciblé les pratiques commerciales illégales du groupe Urgo, multinationale française ayant réalisé 750 millions de chiffre d’affaires en 2022.

Pour rappel, cette affaire avait été relayée par Lecourrier-du-soir.com qui, en se basant sur des informations de France 3, informait ses lecteurs et lectrices de la condamnation des laboratoires Urgo à une amende de plus d’1 million d’euros pour avoir offert 55 millions d’euros de cadeaux à des pharmaciens en échange d’abandon de remise sur leurs produits. D’après France 3, 8 000 pharmaciens auraient bénéficié de ces cadeaux.