Coup de théâtre en France : une magistrate proche du ministre de la Justice arrêtée pour soupçons de détournements de fonds publics

A quelques mois des élections européennes, cette nouvelle n’arrange guère les affaires du gouvernement français. En effet, d’après Mediapart, une magistrate proche d’Eric-Dupond-Moretti, actuel ministre de la Justice, a été arrêtée par la police anti-corruption dans une enquête sur des soupçons d’infiltration de la mafia corse et de possibles détournements de fonds publics.

« De mémoire de magistrat, c’est probablement l’enquête la plus sensible que la justice ait eu à mener sur elle-même depuis des années. Une ancienne juge d’instruction en Corse, aujourd’hui en poste à la cour d’appel d’Agen (Lot-et-Garonne), se trouve au centre d’une vaste enquête judiciaire dans laquelle se mêlent des soupçons d’infiltration de la mafia et des détournements de fonds publics présumés », rapporte Mediapart.

Le site d’investigation va jusqu’à révéler le nom de la magistrate concernée. « Fait rarissime dans le monde judiciaire : Hélène Gerhards – c’est le nom de la magistrate – a été interpellée, mercredi 3 avril, par des policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), qui agissent sous l’autorité du procureur de la République de Nice (Alpes-Maritimes). Comme toute personne mise en cause, elle bénéficie de la présomption d’innocence ».

En raison du caractère très sensible du dossier, Lecourrier-du-soir.com préfère ne pas aller trop loin. En substance, voici ce que nous en dit Mediapart : « L’affaire qui la vise aujourd’hui a débuté, par hasard, à Marseille, dans un dossier financier impliquant des membres du ‘Petit Bar’, l’un des groupes criminels les plus dangereux et puissants de Corse. Au cœur des investigations se trouve un certain Yohann Carta, 50 ans. Ce dernier, connu pour avoir travaillé dans une paillote de bord de mer où se pressait une partie du gratin corso-parisien, puis pour s’être reconverti dans l’immobilier et le foot comme agent de joueurs, est aussi soupçonné par la justice d’être l’un des piliers financiers du ‘Petit Bar’. Or, dans des écoutes téléphoniques réalisées par la justice marseillaise, il apparaît que Carta et ses complices présumés parlent avec insistance d’une amie juge, qu’il faudrait voir et avec laquelle ils vont manger à l’occasion, comme l’a déjà rapporté Le Monde. Mais plus encore : Yohann Carta, qui change de téléphone tout le temps, paraît s’occuper de l’organisation des travaux et de la rénovation de la villa corse de cette magistrate ».