Coup de théâtre : les banques américaines demandent à la France de pouvoir licencier plus facilement et à moindre coût

Une information qui risque de déclencher une vive polémique en France. Alors que des experts financiers jugent que la situation financière du pays est assez délicate, les banques américaines exigent du ministère de l’Economie et des Finances une décision qui jette de l’huile sur le feu dans un contexte social assez tendu.

C’est du moins ce que nous a appris, ce 07 février, le média français Les Echos, spécialisé dans l’économie. En effet, d’après cette source très bien informée, les banques américaines ont demandé au ministère français de l’Economie, dirigé par Bruno Le Maire, de pouvoir licencier plus facilement et à moindre frais.

« Licencier à moindres frais et sans obstacle. C’est la demande choc des grandes firmes étrangères, principalement américaines, qui ont fait le plein de traders et de banquiers d’investissement à Paris depuis le Brexit. De JPMorgan à Goldman Sachs, en passant par Citi, Bank of America et Morgan Stanley, elles ont drainé le gros des troupes des quelque 5.500 emplois transférés vers Paris depuis 2016. Alors que Bruno Le Maire compte sur son projet de loi attractivité pour attirer de l’étranger un nouveau flux de financiers, elles veulent pouvoir à l’avenir se séparer de banquiers, si nécessaire, à moindre coût », rapporte Les Echos.

Joint par le même média, un responsable d’une banque explique la situation en ces termes : « à Londres, vous pouvez vous séparer d’un trader pour 120.000 à 140.000 livres, en Allemagne, cela oscille autour de 200.000 euros, mais en France, la facture peut monter facilement à 1 million voire plus de 1,5 million d’euros ».

Cette information risque de faire grand bruit, d’autant plus qu’elle est révélée, deux mois après celle révélée en décembre dernier par France TV Info qui nous avait appris que Bruno Le Maire envisageait de réduire à seulement 2 mois le délai de recours qu’un salarié licencié a pour se retourner contre son entreprise. Ce délai, jusqu’ici, était de 12 mois.

A en croire France TV contrairement aux syndicats qui jugent cette décision « scandaleuse », les employeurs y sont plutôt favorables, même s’ils estiment que ce n’est pas leur priorité. « Sur le papier, les employeurs sont plutôt pour. C’est plus sécurisant de savoir au plus vite qu’un salarié ne peut pas se retourner contre vous. Mais, en même temps, les patrons reconnaissent que ce n’est pas leur priorité. Ce n’est pas tant la peur d’embaucher qui les anime, leur souci aujourd’hui, c’est d’avoir des candidats aux postes vacants », précise France TV.