Coup de théâtre : l’ONG Transparency International exige la publication des SMS et mails entre Von der Leyen et le Qatar

Dans un communiqué daté du 22 décembre dernier et totalement passé sous silence par les médias de masse, l’organisation Transparency International a exigé une enquête sur les liens entre la Commission Européenne, dirigée par Ursula Von Der Leyen et le Qatar. Ce communiqué fait suite au récent scandale QatarGate qui secoue l’Union Européenne

Trois ans après sa nomination à la tête de la Commission Européenne, Ursula Von Der Leyen n’a jamais été autant mise sous pression par les organisations de lutte contre la corruption et les eurodéputés qui lui reprochent des conflits d’intérêts et une gestion opaque des contrats de vaccins avec les grands laboratoires, dont Pfizer.

Et l’occasion n’a jamais été aussi propice pour exiger d’elle qu’elle rende des comptes à la suite du QatarGate qui a récemment plongé l’Union Européenne dans une crise politique ayant très sérieusement terni son image. Dans cette affaire, la présidente de la Commission Européenne qui exige des comptes n’est pas épargnée car son nom a été cité dans un grave scandale de corruption portant sur 60 000 euros et récemment révélé par Lecourrier-du-soir.com.

En effet, l’affaire dont il est question concerne l’homme politique grec, Dmitris Avramapoulos, ex commissaire européen. Ce dernier qui a eu à collaborer avec l’ONG Fight Impunity, au cœur du scandale de corruption à Bruxelles, a avoué avoir touché 60 000 euros pour un poste à ne presque rien faire. En un an, son travail s’est limité à la participation dans deux événements et la rédaction d’un article. Le tout pour 60 000 euros.

Interrogé par la justice, il mouille Von Der Leyen. « J’avais obtenu l’aval de Von Der Leyen », confie-t-il. Et Avramopououlos de préciser ses rémunérations au sein de l’ONG: « entre février 2021 et février 2022, j’ai reçu une redevance dûment déclarée d’environ 60 000 euros. Le paiement mensuel était de 5 000 euros, qui était imposé en Grèce. Mon revenu net mensuel chez Fight Impunity était de 3 750 euros », détaille-t-il.

Parlant des 60 000 euros de Avramapououlos, le média italien IlFattoQuotidiano.it confirme l’information du journal La Stampa en ces termes : « Von der Leyen l’avait en effet autorisé à obtenir une rémunération pour mener ‘des campagnes de sensibilisation, telles que la publication d’articles, la participation à des conférences, le lancement d’événements, l’octroi d’interviews’. Mais comme mentionné, son travail s’est limité à deux conférences et un article en un an, le tout pour 60 000 euros ».

L’affaire qui continue de faire grand bruit en Europe ne laisse pas indifférentes les ONG de lutte contre la corruption et l’une d’elle, Transparency International, a exigé, dans un communiqué lu par Lecourrier-du-soir.com, l’ouverture d’une enquête sur la Commission Européenne, dirigée par Von Der Leyen.

Dans le communiqué daté du 22 décembre, on pouvait y lire : « Transparency International EU, l’office bruxellois du mouvement de lutte contre la corruption dans le monde, a appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante concernant la gestion par la Commission Européenne de ses relations avec le Qatar et d’autres affaires mises à nu par le scandale de corruption qui secoue le Parlement Européen ».

Dans son communiqué, Transparency International n’a pas été pas tendre envers la Commission Européenne, exigeant que ses relations avec le Qatar depuis le début du mandat de Von Der Leyen fasse l’objet d’une enquête. L’ONG ne s’arrête pas là. Elle exige que soient transmis à la justice tous les comptes-rendus des réunions (entre la Commission Européenne et le Qatar), les documents internes, les correspondances (par mail) et les SMS échangés.

L’affaire Avramapoulos a également été évoquée. Sur ce, Transparency International réclame une enquête sur les conditions dans lesquelles l’ex commissaire grec a été autorisé par la Commission Européenne à occuper un poste au sein de Fight Impunity. L’ONG conclue son communiqué en demandant que soit ouverte une enquête sur les liens qui existent entre Fight Impunity et la Commission Européenne.

Le communiqué de presse a été publié par Lucinda Pearson, chargée de communication de Transparency International. Lecourrier-du-soir.com lui a envoyé en mail pour savoir où en est l’enquête concernant les liens entre la Commission Européenne et le Qatar. Nous vous en dirons plus lorsque nous obtiendrons du nouveau sur cette affaire.