Coup de théâtre : Pfizer a imposé 40 millions de dollars à l’Afrique du Sud et refuse de rembourser la totalité du montant

Big Pharma, une nouvelle fois, sur la sellette.

Alors que les industries pharmaceutiques se frottent les mains au moment où les Etats, en Europe et aux Etats-Unis, évoquent l’hypothèse de recourir à de la vaccination de masse contre le nouveau variant, les gros laboratoires (Pfizer, Johnson&Johnson…) sont sous le feu des critiques en Afrique du Sud, pays où les contrats Covid ont été dévoilés ces dernières heures sur ordre de la justice.

C’est du moins ce que nous a appris plusieurs médias, dont l’organisation Health Policy Watch. En effet, d’après cette source, les labos Pfizer, Johnson & Johnson et Serum Institute ont fait payer à l’Afrique du Sud plus que l’Union Européenne pour obtenir des doses de vaccins contre le Coronavirus.

Health Policy Watch nous apporte des preuves à l’appui. Ainsi, d’après les informations contenues dans les contrats signés, Johnson & Johnson a fait payer au gouvernement sud-africain 10 dollars la dose, soit 15% de plus que l’Union Européenne. Et ce n’est pas tout. Le même labo a imposé à l’Afrique du Sud de lui verser un acompte de 27,5 millions de dollars non remboursable.

Et Johnson & Johnson n’est pas la seule industrie pharmaceutique à procéder de la sorte. Pfizer aussi a fait pareil. En effet, d’après Health Policy Watch, Pfizer a fait payer 10 dollars la dose à l’Afrique du Sud, soit 32,5% de plus que le prix imposé à l’UE. Et ce n’est pas tout. Le labo lui a exigé au gouvernement sud-africain un acompte de 40 millions de dollars dont seule la moitié est remboursable.

L’affaire est beaucoup plus grave qu’on ne le pense. Car, en consultant le communiqué de presse de l’organisation sud-africaine Health Justice Initiative (qui avait traîné l’Etat devant les tribunaux pour que les contrats soient publiés), on y a apprend des choses d’une gravité extrême. Par exemple, le contrat signé entre le gouvernement sud-africain et Johnson & Johnson a été soumis à la loi anglaise et galloise et non pas à celle sud-africaine.

Et c’est loin d’être fini. Il a été exigé au gouvernement de verser 734 millions de dollars dont 95 millions en acompte sans qu’aucune garantie ne lui soit fournie quant à la date de livraison des doses. Et en ce qui concerne Pfizer, le laboratoire américain n’a imposé au gouvernement sud-africain aucune mesure d’intérêts publics contrairement à la Grande-Bretagne et à l’UE, à savoir l’accès aux données.

Un véritable scandale qui secoue l’Afrique du Sud depuis quelques heures.