Coup d’Etat en Guinée : l’armée américaine reconnaît avoir formé le Colonel Doumbouya et les putschistes

Le New York Times a confirmé samedi 11 septembre que le Colonel Mamady Doumbouya ainsi que les hommes qui ont orchestré le coup d’Etat de ce 5 septembre contre Alpha Condé, ancien président de la Guinée, sont en train de suivre une formation militaire de la part de l’armée américaine en Afrique 

La presse américaine crache le morceau. 6 jours après le coup d’Etat militaire qui a renversé l’ex président Alpha Condé, les langues se délient. Si pour le moment, il n’y a aucune preuve que le coup d’Etat a été orchestré par la France, la participation des Etats-Unis, quant à elle, ne fait l’objet d’aucun doute.

C’est en tout cas la révélation faite ce 11 septembre par le New York Times dans un article (réservé aux abonnés) et intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com. En effet, à en croire la source, les soldats qui ont perpétré le coup d’Etat contre Condé sont bien des élèves soldats en pleine formation militaire par les troupes américaines.

« L’empreinte des Etats-Unis détectée dans cette affaire »

Dans l’article, les révélations du média américain sont explosives. « Des Bérets Verts américains avaient en charge la formation de forces locales en Guinée la semaine dernière lorsque, soudain, leurs élèves se sont retirés pour accomplir une mission qui n’était prévue dans aucune formation militaire : ils ont mené un coup d’Etat « , note le New York Times.

Le média américain fait savoir, dans son article, que les forces spéciales américaines connaissaient bien le Colonel Mamady Doumbouya, l’homme qui a dirigé le putsch. Selon les informations du Times, des soldats américains assurent, depuis la mi-juillet, la formation de quelque 100 militaires du Groupement des Forces Spéciales, unité d’élite dirigée par Doumboya qui a servi deux ans dans la Légion étrangère française.

D’après le média américain, les Bérets Verts qui assurent la formation de ces forces spéciales dirigées par Doumbouya n’en reviennent pas. Car, à en croire la source, c’est la première fois que des soldats à eux, en pleine formation, mènent un coup d’Etat militaire, à leur insu.

« Un coup d’Etat qui contredit la formation militaire américaine? »

D’ailleurs, réagissant à cette affaire, Kelly Cahalan, porte-parole de l’US Africa Command, n’a pas mâché ses mots : « ce coup d’Etat est en contradiction avec la formation et l’éducation militaire américaine », regrette-t-elle, ajoutant que les Bérets Verts se sont immédiatement dirigés à l’ambassade américaine de Conakry lorsqu’ils ont appris la nouvelle.

Pour le moment, au sein des forces américaines de l’US Africa Command, c’est l’incompréhension totale qui règne. Certains chefs du commandement accusent d’ailleurs Doumbouya et ses hommes d’avoir profité de leur sommeil pour se servir des armes américaines ayant permis de renverser Condé.

« Les Etats-Unis nient toute implication dans le coup d’Etat »

Si l’armée américaine reconnaît être en charge de la formation des soldats qui ont mené le putsch, elle nie cependant toute implication dans cette affaire. « Ni l’armée américaine, ni le gouvernement américain ne sont impliqués dans cette usurpation du pouvoir », insiste Mme Bardha S. Azari, porte-parole de l’US Africa Command.

Concernant le Colonel Doumbouya, le New York Times confirme qu’il est bien connu de l’armée américaine. Dans l’article, est insérée une photo de lui où on le voit entouré de soldats américains devant l’ambassade américaine de Conakry. La photo a été prise en 2018.