Coup d’Etat en Jordanie : Israël a tenté de renverser le roi pro-palestinen Abdallah avec l’aide du Mossad

Derrière le coup d’Etat manqué en Jordanie, il y a la main du Mossad israélien qui, pour l’instant, nie toute implication dans cette histoire

Rien ne va plus entre Israël et la Jordanie. Ces dernières heures, les médias du monde entier ont commenté les événements qui se sont déroulés dans ce pays et qui ont failli coûter le trône au roi Abbdallah II qui, de source sûre, a échappé à une tentative de coup ourdie par des éléments proches du pouvoir.

D’après le média jordanien, Jordan Times, le prince Hamzeh et son entourage ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de mettre en danger la sécurité du pays. Selon les informations fournies dimanche 4 avril par Ayman Safadi, vice premier ministre du pays, entre 14 et 16 personnes ont été arrêtées. Parmi les suspects, figure une personnalité de premier plan : Bassem Awadallah, ex ministre.

Mais, les choses se sont très vite accélérées lorsqu’en marge d’une conférence de presse tenue le même jour, Ayman Safadi a fait état de l’implication de forces étrangères dans ce qui paraît être clairement un coup d’Etat. Face à la presse, il s’est gardé de donner le nom des pays concernés mais très vite le nom d’Israël a fait irruption.

« Un agent du Mossad au cœur du coup d’Etat manqué »

Ainsi, d’après plusieurs sources israéliens dont Times Of Israel, un ex agent du Mossad israélien a proposé d’exfiltrer le prince Hamzeh peu après son arrestation. L’homme a été identifié dans la presse israélienne. Il s’agit en effet de Roy Shaposhnik. Ce dernier aurait, selon le média Ammon, contacté la femme de Hamzeh et lui aurait proposé de les sortir tous du pays par avion.

Cité par la presse royale jordanienne, le présumé agent du Mossad a brisé le silence niant catégoriquement les accusations. « Je suis un Israélien vivant en Europe. Je n’ai jamais joué aucun rôle au sein du renseignement israélien. Je suis un ami proche du prince Hamzeh. Ce week-end, le prince m’a parlé de ce qui se passait en Jordanie et j’ai proposé de l’amener lui ainsi que sa femme et ses enfants à séjourner chez moi », a-t-il déclaré dans une interview accordée au média israélien Walla et reprise par Times of Israel.

Pour le moment, aucune preuve me permet de confirmer que l’Etat d’Israël est bien derrière ce coup d’Etat manqué en Jordanie. Toutefois, si les accusations de la famille royale jordanienne était confirmée, cela ne devrait surprendre personne en raison des relations très conflictuelles qui existent entre Israël et la Jordanie.

« La Jordan et Israël, une guerre secrète sans tambour, ni trompette »

En effet, il convient de souligner que ces derniers mois, la Jordanie n’a cessé de dénoncer vigoureusement les violations du Mont du Temple par l’Etat d’Israël. D’ailleurs, ce 14 mars, réagissant à ces violations, le roi Abdallah II de Jordanie avait pris une décision très largement commentée dans la presse internationale en interdisant que l’avion de Benjamin Netanyahou ne survole le ciel de son pays pour se rendre aux Emirats Arabes Unis.

Très remonté, Netanyahou avait fini par reporter ce voyage, mais n’avait pas manqué de faire part de sa grosse colère. Ainsi, dès le lendemain, le premier ministre israélien a riposté en ordonnant la suspension de tous les vols en provenance de la Jordanie. Et la question du Mont du Temple n’est pas la seule pomme de discorde qui divise les deux pays.

« Faire tomber Abdallah en douceur »

Il convient de rappeler que sur la question de l’annexion de la Cisjordanie, le roi de Jordanie avait prévenu Israël en juin 2020. “Si Israël venait à annexer la Cisjordanie en juillet, cela mènerait à un conflit majeur avec le royaume hachémite de Jordanie”, avait-il menacé dans une interview accordée à Der Spiegel, journal allemand.

Il est donc évident que les relations entre le roi Abdallah II et Benjamin Netanyahou ne sont plus au fixe depuis plusieurs mois et il est désormais clair que le roi de Jordanie, pourtant longtemps acclamé par l’Occident, n’est plus un allié sûr de Tel Aviv qui opère secrètement un changement de régime pour le faire tomber.