Coup d’Etat raté en Turquie : le Parlement britannique accuse Fethullah Gülen en exil aux USA

Image processed by CodeCarvings Piczard ### FREE Community Edition ### on 2014-01-06 19:14:29Z | http://piczard.com | http://codecarvings.com

Un comité du parlement britannique a accusé des fidèles de Fethullah Gülen, prédicateur islamique turc en exil aux Etats-Unis, d’avoir orchestré le coup d’Etat manqué du 15 au 16 juillet 2016 contre Erdogan en Turquie

Le coup d’Etat manqué perpétré en Turquie contre Recep Tayyip Erdogan était-il l’œuvre de Fethullah Gülen ? C’est en tout cas la conclusion d’un comité du Parlement britannique qui, dans un rapport, affirme que des fidèles du prédicateur musulman, en exil aux Etats-Unis, étaient en effet impliqués dans le coup d’Etat du 15 au 16 juillet 2016.

Dans un rapport intitulé « Les relations entre le Royaume-Uni et la Turquie », le comité des Affaires étrangères du parlement britannique écrit : « les enquêtes concernant les responsables du coup d’Etat manqué et les raisons qui les ont motivés à le faire n’ont pas encore été déterminées. Des témoins de notre enquête ont identifié 4 catégories de personnes qui seraient impliqués dans cette affaire ».

« 4 groupes impliqués dans le coup d’Etat manqué »

Le comité identifie les groupes suivants :

  1. Le prédicateur islamique turc, Fethullah Gülen, ses fidèles et son Mouvement FETÖ.
  2. Des éléments de l’armée turque qui ont agi au nom d’une idéologie qui est celle de Moustapha Kemal, père fondateur de la République turc, dans sa volonté de mettre en place un Etat laïc en Turquie. Ces derniers sont aussi liés à une idéologie nationaliste qui adopte des positions très dures sur des questions relatives à la minorité kurde et le combat de l’Etat contre le groupe terroriste kurde, PKK. Ces éléments de l’armée sont souvent appelés « Kémalistes ».
  3. Certains éléments de l’armée qui ont agi pour préserver leurs privilèges et parfois leurs positions, au sein des forces armées turques
  4. Des éléments de l’armée qui auraient participé au coup d’Etat à contrecœur après avoir reçu des ordres de leur hiérarchie.

Ce rapport de 82 pages publié par le parlement britannique intervient 24 heures après la révélation de la CIA que Michael Flynn, ex conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump et les autorités turques ont discuté d’une éventuelle extradition de Fethullah Gül vers la Turquie pour y être jugé.

« Une extradition au beau milieu de la nuit »

D’après James Wooley, ex directeur de la CIA, Michael Flynn avait en effet discuté de la question de l’extradition de Fethullah Gülen des Etats-Unis avec des hautes autorités turques. D’après Wall Street Journal, les autorités turques et américaines ne voulaient pas suivre la procédure légale pour l’extradition du prédicateur islamique turc.

D’après Wall Street Journal qui cite James Wooley, l’ « idée était d’expulser Fethullah Gülen au beau milieu de la nuit ». Le journal américain ajoute que dans les discussions, les tactiques d’une extradition n’étaient pas abordées. Wooley confie n’avoir rien dit lors de la rencontre, mais avertira plus tard les autorités que l’idée d’extrader Gülen pourrait être en violation avec le droit américain.

« Je ne peux pas changer le cours des choses à l’âge de 77 ans »

Rappelons que Recep Tayyip Erdogan a toujours considéré que le très influent Fethullah Gülen était derrière le coup d’Etat manqué. Deux jours après le putsch, s’adressant à Gülen en exil en Pennsylvanie après putsch, Erdogan disait : « j’ai un message pour la Pennsylvanie. Vous avez assez trahi notre nation. Si vous êtes courageux, revenez à votre pays ».

Des accusations auxquelles Fehullah Gülen avait répondu : « J’ai clairement déclaré être contre les coups d’Etat et les interventions militaires. Je l’ai dit plus de 50 fois. Je ne peux pas changer le cours des choses à l’âge de 77 ans. Je crois en DIEU et je ne me soumets pas à un oppresseur ». Gülen n’avait pas écarté l’hypothèse de se faire juger en Turquie si des preuves de son implication avaient été trouvées.

Pour lire le rapport intégral du parlement britannique, cliquez ici : Rapport