Couvre-feu : Macron a atteint son but : désarmer le peuple, briser la révolte et gouverner par la peur jusqu’en 2022

(Edito)

Comme annoncée il y a trois jours dans la presse, l’intervention d’Emmanuel Macron a bien eu lieu ce mercredi à 20H. Au cœur des échanges que le président de la République a eus avec deux journalistes : la crise sanitaire qui inquiète au plus haut sommet de l’Etat au moment où le nombre de morts ne cesse de croître.

Sans surprise, le président de la République a annoncé qu’il y aura bien un couvre-feu à Paris et en Ile-de-France ainsi que dans d’autres régions du pays. Cependant, la déclaration la plus percutante dans son allocution a été la suivante : « nous en avons jusqu’à l’été 2021 au moins avec ce virus ».

Cette déclaration très chargée est lourde de conséquence. Mais, en la prononçant, le président de la République a lancé un message implicite aux Français. En gros, d’ici fin 2021, la vie ne sera plus comme avant. En d’autres termes, l’Etat peut à tout moment décréter un couvre-feu, prolonger l’Etat d’urgence sanitaire (qui est une véritable menace aux libertés individuelles), restreindre les libertés fondamentales, y compris celles garanties par la Constitution.

Dire que la crise sanitaire a été une grosse opportunité pour Emmanuel Macron pour régner manu militari est d’une gravité extrême. Toutefois, il serait très difficile de nier que l’Exécutif (qui traverse une crise politico-sociale sans précédent) y trouve une chance énorme pour prendre le contrôle total du pays et éviter que des tensions sociales puissent finirent par secouer profondément le pays tout entier. Il faut dire qu’Emmanuel Macron est loin d’être dupe. Il a déjà vécu la crise des Gilets Jaunes en 2018 et n’est absolument pas prêt à revivre un tel calvaire qui a failli lui faire perdre le pouvoir.

Le grand risque désormais est que le pays entier ne sorte plus de cette situation exceptionnelle jusqu’en 2022, date prévue pour tenir les élections présidentielles en France. Et c’est là que la crise sanitaire et sa gestion très controversée pourraient en effet servir de prétexte pour museler tout un pays en ayant recours sans gêne à la peur.

Décréter un couvre-feu en France rappelle les heures les plus sombres de l’Histoire de ce pays. Y avoir recours dans un contexte de crise sanitaire a donc un objectif précis : terroriser la population au maximum pour ensuite mieux l’asservir, lui faire gober la pilule d’une crise sanitaire dont les conséquences économiques seront dévastatrices et ainsi gouverner dans la plus grande tranquillité.

Emmanuel Macron et son gouvernement sont conscients que la situation actuelle ne joue pas en leur faveur. L’économie française est presque détruite, des milliers d’emplois ont été ravagés par la pandémie, des petites et moyennes entreprises commencent à déposer le bilan, les licenciements s’accélèrent et le taux de chômage pourrait franchir la barre des 9,7%.

Si à cette situation s’ajoute l’immense colère d’une grande partie du peuple qui a désormais le sentiment que l’Etat veut lui arracher ses libertés individuelles que la Constitution lui a garanties et qui lui sont si précieuses, il y a évidemment des risques d’envenimer une situation délétère.

Il convient de souligner que l’idée de décréter le couvre-feu dans des grandes villes où les contestations sociales peuvent très vite trouver un large écho sur le reste de la France n’est pas anodine. Macron, en le décrétant, a voulu tuer la révolte qui commençait à prendre forme à la suite de l’annonce de Marseille de créer son propre conseil scientifique pour ne pas soumettre au « diktat de Paris ».

En annonçant suivre la démarche marseillaise quelques heures plus tard, la ville de Paris finira par flanquer une grosse trouille à un Exécutif totalement désaxé qui avait compris que s’il tardait à intervenir, il perdrait le contrôle total d’une crise sanitaire devenue très politique. Et c’est ce que Macron a fait.

Désormais, les dés sont pipés. Emmanuel Macron a clairement fait savoir que d’ici l’été 2021, la crise sanitaire sera là et il faudra s’y habituer. Sauf que pendant ce temps, l’Etat peut, sans état d’âme, réduire les libertés individuelles, en interdisant les manifestations et contestations qui seront désormais réprimées et sanctionnées au nom de la guerre contre le virus.

En gros, d’ici les élections présidentielles 2022, Macron a les coudées franches pouvoir gouverner dans la plus grande tranquillité une France très en colère et il y a fort à parier qu’il y arrivera car dans cette guerre contre le Coronavirus, les citoyens ont tout perdu et l’Etat n’a jamais été aussi puissant.

Désormais, la voie est balisée. Macron est doté de pleins pouvoirs pour briser toute résistance populaire.