Le troisième confinement se précise de plus en plus. Ce jeudi, le discours de Jean Castex adressée à la Nation a été très attendu. Mais, le premier ministre n’a pas surpris car peu avant son intervention, la presse avait déjà annoncé que le couvre-feu serait généralisé sur toute l’étendue du territoire.
Et c’est exactement ce qui s’est passé. A compter de ce 16 janvier à 18 heures, un couvre-feu sera décrété dans toute la France pour au moins 15 jours, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mois. Pour l’instant, nous en sommes là. A partir de 18 heures jusqu’à la fin du mois de janvier, toutes les libertés seront confisquées de force par l’Etat.
Mais, ce que l’Etat ne dit surtout pas, c’est que le couvre-feu sert uniquement à préparer les Français aux mesures difficiles qui les attentent. Parmi celles-ci : un troisième confinement annoncé pour le 20 janvier mais dont l’instauration semble de plus en plus inévitable.
Pour avoir la certitude que nous y allons tout droit, il faudra juste se focaliser sur la communication du gouvernement. En effet, il y a trois jours, l’Elysée avait déjà préparé le terrain mais ne voulait surtout plonger les Français, déjà très inquiets, dans une immense peur. Il fallait donc s’y aller tout doucement en niant catégoriquement l’hypothèse d’une fermeture totale du pays.
Ainsi, ce 11 janvier, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, avait publiquement annoncé que le confinement n’était pas privilégié. « A ce stade, il n’y a pas de reconfinement prévu mais on suit évidemment la situation avec attention », avait précisé le porte-parole. La veille, Jean Castex avait déjà écarté l’idée d’un troisième confinement.
Mais, comme expliqué dans notre article du 11 janvier, l’Etat a choisi la stratégie de l’apaisement. L’idée, c’est d’aller tout droit vers un reconfinement tout en préparant les Français psychologiquement à accepter cette mesure radicale. D’ailleurs, cette préparation psychologique a déjà commencé car ces dernières heures, un sondage d’Elabe pour BFMTV concluait que 83% des Français disent s’attendre à un troisième confinement, soit 8 Français sur 10. Et 62% d’entre eux se disent favorables à cette mesure.
Entretemps, la stratégie de communication de l’Etat a complètement changé. De la circonspection, on est passé à l’annonce d’une décision actée depuis quelques jours. Désormais, dans la presse, aucun membre du gouvernement n’a peur d’évoquer un confinement et il faut écouter leur discours pour s’en rendre compte.
Ce 15 janvier, Bruno Le Maire a clairement fait savoir que si le couvre-feu ne suffit pas, le gouvernement passera à un confinement. Gabriel Attal, jusqu’ici très prudent, a publiquement reconnu ce même jour que le « confinement reste une option sur la table » et Jean Castex, qui s’opposait à cette hypothèse il y a une semaine, ne l’exclut plus en cas de « dégradation épidémique ».
Les dés sont jetés. Le confinement est sur la table et son annonce dans les jours qui viennent ne devrait surprendre personne, d’autant plus que l’Allemagne, jusqu’ici meilleure élève dans la gestion de la crise sanitaire, se prépare à fermer totalement son pays (jusqu’au mois d’avril au moins) en raison d’une dégradation qui inquiète les autorités sanitaires.