Crimes en Palestine : la procureur de la CPI persiste et signe : Accords d’Oslo ou pas, Israël sera jugé

La procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a promis de juger les autorités israéliennes pour crimes de guerre en Palestine et balaie l’argument juridique sur lequel s’agrippent les dirigeants israéliens qui veulent exclure la CPI de cette affaire en vertu des Accords d’Oslo

La Cour Pénale Internationale défie Israël et promet d’ouvrir une enquête sur des présumés crimes de guerre commis par l’Etat hébreux en Palestine. En effet, d’après le Jérusalem Post et plusieurs médias israéliens, la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, a menacé de poursuivre les autorités israéliennes, et ce malgré les Accords d’Oslo.

Il convient de préciser que les Accords d’Oslo constituent, ces derniers jours, une véritable pomme de discorde entre Autorité Palestinienne et Etat d’Israël. Ce dernier n’a cessé de défendre l’argument selon lequel les Accords d’Oslo empêchent toute implication de la CPI dans cette affaire.

« Si Israël poursuit l’annexion, il n’y aura plus d’Accords d’Oslo »

Un argument rejeté par l’Autorité Palestinienne dans une lettre adressée à la CPI et datée du 04 juin 2020. Dans cette lettre obtenue par Lecourrier-du-soir.com, on pouvait y lire : « si Israël poursuit son annexion, qui constitue une infraction matérielle des accords qui lient les deux parties, alors il aura annihilé tout ce qui restait des Accords d’Oslo ainsi que tout accord conclu entre les deux parties ».

Quoi qu’il en soit, Fatou Bensouda, la procureure générale de la Cour Pénale Internationale ne recule devant rien. Elle s’est engagée à poursuivre les autorités israéliennes. Une démarche très courageuse qui risque de susciter la grosse colère des Etats-Unis qui, ces dernières semaines, ont menacé ouvertement la Cour Pénale.

« Les Etats-Unis défendent Israël bec et ongles »

En effet, à la mi-mars, le Département d’Etat américain avait émis un communiqué accusant la CPI d’outrepasser ses prérogatives. « La Cour Pénale Internationale est un organe politique, pas une institution judiciaire. Cette triste réalité a été confirmée par la tentative de la CPI d’imposer sa juridiction à Israël qui, à l’instar des Etats-Unis, n’a pas ratifié le traité de Rome qui a donné naissance à la CPI », pouvait-on lire.

Pour rappel, les Accords d’Oslo ont été signés en 1993 à Washington entre Yitzhak Rabin, ex premier ministre israélien et Yasser Arafat, ex chef de l’Autorité Palestinienne. L’argument juridique brandi par Israël est qu’en vertu de ces accords, Israël reste le seul pays à pouvoir résoudre les litiges dans cette partie du monde.