Chaos politique au Venezuela : « je n’écarte pas une option militaire », prévient Trump

U.S. President Donald Trump, flanked by Secretary of State Rex Tillerson (L) and U.S. Ambassador to the United Nations Nikki Haley (R) speaks to reporters after their meeting at Trump's golf estate in Bedminster, New Jersey U.S. August 11, 2017. REUTERS/Jonathan Ernst

Au moment où le Venezuela est plongé dans une profonde crise politique, l’administration Trump hausse le ton. Ce vendredi, le président américain a prévenu le gouvernement de Nicolas Maduro qu’une option militaire est désormais envisageable

Donald Trump chercherait-il à rétablir l’image de « Gendarme du monde » des Etats-Unis? Moins d’une semaine après avoir menacé d’attaquer la Corée du Nord si Pyongyang refuse la voie diplomatique, le président américain vient d’ouvrir un nouveau front. Cette fois-ci, en Amérique Latine.

Alors que le Venezuela traverse une crise politico-économique très profonde, Trump n’exclut pas de recourir à une action militaire pour renverser le gouvernement de Nicolas Maduro, successeur d’Hugo Chavez. Face à la presse sur la pelouse de son terrain de Golf à New Jersey et accompagné de Rex Tillerson, son secrétaire d’Etat, Trump a prévenu Caracas que l’option militaire est sur la table.

« Je n’écarte pas une option militaire »

Parlant du Venezuela, Trump dira : « nous avons beaucoup d’options pour le Venezuela. Et d’ailleurs, je n’écarte pas une option militaire. Nous avons beaucoup d’options pour le Venezuela. C’est notre voisin. Nous sommes partout dans le monde, nous avons des troupes partout dans le monde, dans des endroits très éloignés. Le Venezuela n’est pas très loin et les gens y souffrent et meurent. Nous avons beaucoup d’options pour le Venezuela, y compris une option militaire si nécessaire ».

Les propos de Trump ont immédiatement suscité la réaction du gouvernement vénézuélien qui dénonce un « acte de folie ». « C’est un acte de folie, c’est un acte d’extrémisme total », a dénoncé Vladimir Padrino Lopez, ministre de la Défense du Venezuela qui a ouvertement traité le gouvernement américain d’ « extrémiste ». Padrino Lopez a promis de défendre le peuple vénézuélien quoi qu’il advienne.

« Maduro a choisi la voie de la dictature »

Cette situation intervient au moment où le président vénézuélien, Nicolas Maduro, tente de dialoguer avec son homologue américain pour une sortie de crise. Dans la presse vénézuélienne et américaine, on affirme qu’un appel téléphonique de Maduro a été rejeté par la Maison Blanche ce vendredi. L’administration Trump se dit prête à dialoguer avec Maduro une fois qu’il aura emprunté la voie démocratique.

Dans un communiqué de la Maison Blanche, on pouvait lire ceci : « Trump a demandé à Maduro de respecter la Constitution du Venezuela, d’organiser des élections libres et transparentes, de libérer les prisonniers politiques, de mettre fin aux violations des droits de l’homme et d’arrêter d’opprimer le grand peuple du Venezuela. (…) Au contraire, Maduro a choisi la voie de la dictature ».

« Un regard irresponsable de l’Occident sur le Venezuela »

La crise politique au Venezuela risque d’isoler davantage le gouvernement de Nicolas Maduro. Déjà, quelques pays latino-américains ont commencé à prendre leur distance avec Caracas. C’est le cas notamment du Pérou qui a annoncé ce vendredi avoir expulsé l’ambassadeur du Venezuela en signe de protestation contre le gouvernement de Maduro.

En Amérique latine, les avis sur la situation actuelle du Venezuela restent mitigés. Si certains tournent le dos au gouvernement Maduro, d’autres dénoncent les agissements de Washington. Dans une interview accordée à la BBC, Dimal Roussef, ex présidente du Brésil, a dénoncé « le regard irresponsable » que l’Occident pose sur le Venezuela. Elle dit regretter que le Venezuela ne finisse comme l’Irak.