Démission de May : en piétinant le droit du peuple britannique, l’UE a agi comme une Dictature

Theresa May jette l’éponge. La première britannique dont la démission avait été annoncée ce jeudi par la presse anglaise a annoncé qu’elle quittera le 10 Downing Street le 7 Juin le temps que la Grande-Bretagne puisse lui trouver un successeur, ce qui devra commencer dès la semaine prochaine.

Dans son discours, Theresa May a regretté ne pas avoir été en mesure de trouver une issue à la question du Brexit. « Cela restera toujours un regret profond pour moi de n’avoir pas délivré le Brexit », a-t-elle déclaré. Dans son discours, May dit que ce fut un honneur pour elle d’avoir occupé ce poste de première ministre du pays.

« Je vais bientôt quitter ce poste qui a été l’honneur de ma vie. La seconde dame à être première ministre, mais certainement pas la dernière. Je le fais sans aucun regret, mais au contraire avec une immense gratitude d’avoir eu l’opportunité de servir ce pays que j’aime », déclare-t-elle en larmes.

Ce qui est intéressant dans cette histoire n’est certainement pas la démission de Theresa May qui était attendue depuis un bon moment. Mais, comment l’Union Européenne a manœuvré en coulisse pour confisquer le vote de millions de Britanniques qui, en 2016, se sont prononcés sur l’avenir de leur pays au sein de l’UE.

Dans son discours, la première ministre a souligné un détail très important. Elle dira : « je suis certaine, comme je l’ai été il y a trois ans, que dans une démocratie si vous accordez au peuple un choix, vous avez le devoir de réaliser ce qu’ils ont décidé. J’ai fait de mon mieu pour le faire ».

Dans cette phrase, tout est dit. Le choix du peuple britannique n’a jamais été respecté par l’Union Européenne qui s’est comporté comme un véritable dictateur après avoir pourtant accepté un référendum sur ce sujet en 2016. Permettez-moi de revenir sur quelques faits qui corroborent ma thèse.

Ce 16 janvier 2019, j’avais rédigé un édito intitulé : « Brexit rejeté au Royaume-Uni : l’Union Européenne est en train de tuer la démocratie ». L’édito avait été publié à la suite du rejet de l’accord proposé par May par la chambre des communes. 432 voix s’y étaient opposées contre 202.

Depuis 2016, tout a été fait par Bruxelles pour empêcher que les Britanniques ne quittent l’UE. D’ailleurs, dès son arrivée au 10 Downing Street, May l’avait signalé. « Il y a beaucoup de personnes qui veulent saboter le processus de négociation pour leurs propres intérêts politiques plutôt que d’agir dans le sens de l’intérêt national », disait-elle.

Parmi les personnes ciblées, il y avait l’ancien premier ministre britannique, Tony Blair, qui n’a cessé de miner les négociations. May avait commencé à dénoncer une guerre médiatique contre les partisans du Brexit dès 2017, avant même son élection. « Ces derniers jours, nous avons vu à quel point ces négociations semblent être dures. Les négociateurs britanniques ont été mal représentés dans les médias. (…) Tout ceci a volontairement été orchestré pour porter atteinte aux résultats des élections générales qui se tiendront le 08 juin », dénonçait-elle.

May n’avait pas tort. En effet, nous avions tous vu ce sabotage orchestré par Jean-Claude Junker et Michel Barnier. La stratégie était double : compliquer la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE mais aussi semer la dissension au sein du gouvernement May sur des sujets tels que l’Irlande du Nord ou la dette britannique pour ne citer que ceux-là.

Sur la question de l’Irlande du Nord, la proposition britannique de maintenir cette région dans le juron britannique est plus crédible, contrairement à la volonté de l’UE de considérer l’Irlande du Nord comme membre (de l’UE) et où les tarifs de l’Union seront appliqués sur les produits commerciaux.

L’autre point d’achoppement est la dette britannique envers l’UE. D’après Business Insider, la Grande-Bretagne doit à l’Union Européenne 37,1 milliards de pound. D’après la même source, cette somme ne sera entièrement remboursée qu’en 2064. En 2019-2020, la Grande-Bretagne remboursera 16,4 milliards ; 18,2 milliards entre 2021 et 2028 et 2,5 milliards entre 2019 et 2064.

Là, également, le remboursement fait grincer des dents. Pour certains, notamment William Hague, c’est une arnaque. « L’explication est que l’Union Européenne a besoin que nous lui fournissions beaucoup de sous parce qu’elle en a besoin. Elle veut nous utiliser pour gérer sa grosse dette », a-t-il fait savoir.

La stratégie de l’UE a merveilleusement porté ses fruits. L’UE a en effet réussi à installer le doute dans le camp May en poussant des personnalités clés du gouvernement britannique à démissionner. C’est notamment le cas de David Davis, ex ministre du Brexit et de Boris Johnson, ex ministre des Affaires étrangères qui, ce 9 juillet, ont tous deux annoncé leur démission du gouvernement. Les deux ont fortement critiqué la politique de Theresa May sur le Brexit.

La situation s’est aggravée lorsque ce 15 septembre, Dominic Raab, ministre du Brexit qui avait succédé à David Davis, avait à son tout démissionné de son poste, dénonçant les termes de l’accord signé entre le gouvernement britannique et l’Union Européenne. Dans sa lettre de démission, l’on retient ceci : « je ne peux pas apporter un soutien à un accord d’arrangement dans lequel l’UE détient son droit de véto sur la capacité du Royaume-Uni à quitter (l’Union Européenne) ».

Depuis le vote du Brexit jusqu’au 15 janvier, date du rejet du Brexit par le parlement britannique, l’Union Européenne s’est éperdument moquée de la volonté des Britanniques. Le plus grave dans tout cela est qu’elle n’a pas voulu tenir compte du résultat des urnes qui, en 2016, avait donné gagnant aux partisans du « non ».

L’Union Européenne exige désormais la tenue d’un second vote sur le Brexit après s’être rassurée que son travail de sabotage a porté ses fruits et qu’en cas de second référendum, il n’y a aucune chance que le « non » l’emporte. Est-ce cela la démocratie tant vantée par les dirigeants européens ? Comment expliquer ce manque de respect vis-à-vis du peuple britannique ?

Quand le vote ne vous arrange pas, vous bafouez les droits des peuples. Par contre, quand cela vous arrange (et gêne le peuple), vous applaudissez. Je rappelle qu’en France, beaucoup regrettent aujourd’hui avoir voté oui à Maastricht. Et pourtant, l’Union Européenne n’a jamais fait pression pour qu’il y ait un second vote.

En compliquant les négociations et en menant une guerre médiatique sans précédent, l’Union Européenne a fini par mettre May dans une situation très compliquée, allant jusqu’à prévoir ce qu’aucun partisan du Brexit ne pouvait imaginer : le tenue d’un second référendum sur la question.

Alors, quel scénario prévoir ? Difficile de le dire. En tout cas, une chose est sûre. L’Union Européenne a certes gagné une bataille mais pas la guerre. Car, Nigel Farage, chef de file du parti Ukip, fervent défenseur de la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, a le vent en poupe ces dernières semaines et est bien parti pour remporter les Européennes qui se sont tenues ce jeudi au Royaume-Uni.

La volonté du peuple britannique a carrément été bafouée par des oligarques basés à Bruxelles qui n’ont rien à foutre de ce que pense les peuplesd’Europe. Ce qu’ils ne savent pas est que le vent tourne et que cette manœuvre malsaine pourrait finalement se retourner contre eux. La démission de May n’est que la preuve d’une morte lente de la démocratie sur le continent.

On ne joue pas avec la volonté du peuple.