Le journaliste Gaspard Glanz a été condamné ce vendredi à payer une amende de 300 euros par le parquet de Paris
Un doigt d’honneur qui lui vaut 300 euros. Le journaliste Gaspard Glanz, connu comme le « loup blanc » a été condamné pour son doigt d’honneur aux forces de l’ordre. En effet, le journaliste est condamné par le Parquet de Paris à une amende de 10 euros par jour pendant trente jours, ce qui équivaut à 300 euros, sous peine de passer 30 jours derrière les barreaux.
Devant le juge, le journaliste a reconnu « un geste inapproprié ». « Je me fais pousser, c’est une réaction épidermique », a-t-il déclaré. Difficile de savoir comment l’altercation entre le journaliste et les forces de l’ordre s’est produite, mais son avocat semble détenir la version la plus fiable.
« C’est une réaction épidermique »
En effet, selon Ainoha Pascual, l’avocate de Pascal Glanz, le journaliste a été visé par une grenade de désencerclement qui a éclaté à ses pieds. Secoué, le journaliste s’est dirigé vers les policiers en leur criant : « il est où le commissaire ? ». Et là, il se fait violemment repousser par un policier. En colère, Gaspard Glanz leur lance un doigt d’honneur.
Mais, ce n’est pas tout. La police l’accuse d’avoir insulté les forces de l’ordre en les traitant d’ « enculé ». Une accusation que le journaliste nie catégoriquement. « Je suis équipé de six caméras qui tournent en continu, donc six micros et à aucun moment on ne m’entend dire ça », s’est défendu Glanz. La vidéo des altercations a été tournée dans la salle. Aucune trace d’insulte n’a été retrouvée.
Rappelons que Gaspard Glanz avait été arrêté en avril 2019. Depuis, plusieurs journalistes s’étaient mobilisés pour dénoncer la violence policière, notamment lors des actes de Gilets Jaunes. « Nous, journalistes de terrain, journalistes indépendant·e·s, en poste en rédaction, avec ou sans carte de presse, décidons de prendre la parole collectivement pour dénoncer les multiples violences d’Etat que nous subissons.
« La liberté de presse est une et indivisible »
Depuis plusieurs années maintenant et plus particulièrement depuis le mouvement des “gilets jaunes”, chacune et chacun à notre manière, mais toujours dans une démarche d’information, nous sommes sur le terrain quotidiennement pour documenter l’actualité. De par notre métier de journalistes, nous sommes souvent en première ligne, au cœur de luttes sociales et parfois des confrontations entre les manifestant·e·s et les forces de l’ordre. Nous sommes exposé·e·s, nous le savons et nous l’acceptons », pouvait-on lire dans une tribune publiée en mai dernier par 300 journalistes.
« Nous rappelons que le rôle de l’Etat dans une démocratie n’est pas de définir le cadre de la liberté de la presse. Ce n’est ni à l’exécutif ni au législatif de décider de notre façon de travailler. Comme le rappelle la Charte éthique des journalistes, nous n’acceptons que la juridiction de nos pairs. La liberté de la presse est une et indivisible », avaient-ils ajouté.