Espagne : en pleine crise sanitaire, des militaires franquistes préparent un coup d’Etat militaire

En Espagne, des ex soldats franquistes mijotent un coup d’Etat miliaire et appellent à fusiller 26 millions d’Espagnols

Un coup d’Etat militaire se mijote en Espagne et pourrait être déclenché à tout moment par des militaires franquistes sympathisants du parti d’extrême-droite espagnole VOX et farouchement opposés au gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sanchez et son allié d’extrême-gauche, Pablo Iglesias. Le tandem, qui a obtenu le soutien des indépendantistes catalans pour gouverner, dérange les constitutionnalistes et les militaires franquistes semblent avoir perdu patience.

En effet, tout a commencé début décembre par une discussion tenue dans un groupe Whatsapp privé. Les membres ne sont autres que des retraités de l’armée espagnole qui se plaignent des attaques répétitives du leader du parti d’extrême-gauche (PODEMOS) à la monarchie espagnole. Dans la conversation privée, la colère était indéniable. L’un d’entre eux ira jusqu’à appeler ouvertement à fusiller 26 millions d’espagnols.

« Il ne reste plus qu’à fusiller 26 millions de fils de pute », « à un moment donné, quelqu’un doit faire quelque chose », « c’est vraiment dommage que je ne sois plus en service pour détourner un vol de Bardenas (base militaire espagnole) pour m’écraser au domicile de ces fils de pute », « étant donné la situation actuelle, il ne reste plus qu’à extirper le cancer ». Tels ont été les différents messages partagés par le groupe et qui ont fait le tour des réseaux sociaux il y a deux semaines.

« Le gouvernement s’indigne »

Face à la gravité des propos tenus, des membres du gouvernement ont immédiatement réagi. « Ce sont des gens qui ne méritaient pas de porter l’uniforme », s’indigne Margarita Robles, ministre espagnole des Forces Armées qui a annoncé l’ouverture d’une enquête pour incitation à la violence.

José Luis Abalos, ancien porte-parole du gouvernement socialiste et actuel ministre des Transports, s’est dit « déçu ». « Parler d’éliminer des citoyens est terrifiant, que la manière d’imposer une opinion ou un critère passe par l’élimination physique des citoyens est énorme. C’est énorme et c’est décevant », déplore-t-il.

« Un groupe de militaires en service soutient les légionnaires »

L’affaire est prise très au sérieux par le gouvernement actuel qui a suscité le courroux des franquistes après avoir accepté de pactiser avec Podemos, parti d’extrême-gauche qui soutient le référendum d’auto-détermination en Catalogne et qui est ouvertement antimonarchique. Il faut dire que la présence de Pablo Iglesias au sein du gouvernement dérange profondément les politiciens de droite franquistes et les militaires franquistes ne supportent plus ses attaques dirigées contre la famille royale.

Cependant, ce qui est grave dans cette affaire est que tout récemment, le 22 décembre, c’est la révélation explosive du média d’investigation ElPublico.es qui verse de l’huile sur le feu. En effet, preuve à l’appui, le média montre l’existence d’un autre groupe Whatsapp privé composé, cette fois-ci, de militaires franquistes en service et soutenant les légionnaires à la retraite.

« On entend un ‘ruido de sables' »

Pour le moment, le gouvernement socialiste (conscient qu’une grande partie de l’armée espagnole est toujours très attachée au franquisme) tente de tempérer en appelant à ne pas mettre tous les militaires dans le même sac. Mais, il est évident que les propos tenus par les légionnaires à la retraite met le gouvernement dans l’embarras d’autant plus que le premier ministre espagnole, Pedro Sanchez, a été très affaibli par la crise sanitaire.

En Espagne, les échanges privés des ex soldats franquistes ont été très largement commentés dans la presse de gauche et beaucoup craignent qu’une partie de l’armée profite de la crise politico-sociale que traverse le pays pour renverser le pouvoir. Pour l’instant, il n’en est rien, mais ce qui est sûr est qu’il y a bien un « ruido de sables » (préparation d’un coup d’Etat militaire) et la vigilance devrait être de mise.