Etat d’urgence prolongé : Macron accapare les pleins pouvoirs et décidera à la place du Peuple jusqu’au 1 juin

La France toute entière est désormais entre les mains d’un seul homme et ce jusqu’au 1er juin 2021. En effet, il y a trois semaines, Lecourrier-du-soir.com annonçait la prorogation de l’Etat d’urgence en France donnant ainsi à Macron les pleins pouvoirs pour légiférer tout seul.

Cette décision a été validée ce 9 février à l’Assemblée Nationale par 278 votes pour, 193 contre et 13 abstentions. Emmanuel Macron a une nouvelle fois arraché un précieux sésame qui lui permettra jusqu’à la date du 1er février d’être le seul et unique timonier d’un bateau en pleine tempête.

Concrètement, cela veut dire quoi? En fait, sous ce régime d’exception qu’est l’Etat d’urgence, Emmanuel Macron peut à tout moment instaurer le couvre-feu (qui est déjà en vigueur) sur toute l’étendue du territoire nationale. Il peut également, s’il le juge nécessaire, restreindre partiellement ou totalement les libertés fondamentales, à savoir celle de manifester, de se réunir ou de se déplacer.

Une démarche anti-démocratique qui, ces derniers mois, a été normalisée en France en raison, dit-on, de la pandémie à Coronavirus qui vient de faire plus de 80 000 morts dans tout le pays. Mais, comme cela s’est passé en janvier dernier, la mesure ne passe pas et suscite chez l’opposition une vive inquiétude.

« LREM vote en cadence et prolonge l’état d’urgence sanitaire. Les pleins pouvoirs à Macron et au Conseil de défense, les derniers restes de démocratie parlementaire balayés sous prétexte du Covid-19.  Ce système autoritaire étouffe le peuple. Assez! Vite la 6ème République », déplore Bastien Lachaud, député de la France Insoumise.

Et il n’a pas été le seul. Dans l’hémicycle, d’autres parlementaires ont aussi fait part de leur indignation. C’est notamment le cas de la députée Emilie Cariou. « J’ai voté contre la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. La gestion de la crise ne peut plus se faire dans un état d’exception, sans cesse prolongé. L’absence de débat et de contrôle du Parlement créent de la défiance », réagit-elle sur Twitter.

La colère des députés a été telle que ce mardi l’UDI, pourtant très proche de la LREM, a refusé de cautionner la dérive. « Jean Christophe Lagarde annonce que pour la première fois son groupe votera non à la prolongation de l’état d’urgence sanitaire face à la majorité. ‘qui a un vrai problème avec le contrôle parlementaire' », a annoncé Anne Soetemondt, journaliste politique.

La messe est alors dite. Le destin de toute une nation est désormais entre les mains d’un seul homme pour au moins trois mois. Assiste-t-on à la dernière prorogation de ce régime d’exception? Rien ne permet de le confirmer. Etant donné la gravité de la crise, il y a fort à parier qu’il sera à nouveau prolongé et qu’il reviendra, une nouvelle fois, à Macron tout seul de décider à la place du peuple.