Le Financial Times révèle une rencontre d’une importance capitale entre Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire et Emmanuel Macron, président de la France, cette semaine. Les deux hommes évoqueront l’épineuse question du FCFA en Afrique
L’avenir du FCFA (Franc CFA) sera au cœur du sujet entre Alassane Ouattara, actuel président de la Côte d’Ivoire et Emmanuel Macron. C’est en tout cas ce que nous a appris le média américain Financial Times qui a révélé ce 15 décembre une rencontre entre les deux chefs d’Etat qui se tiendra cette semaine.
En effet, selon The Financial Times, la montée en puissance des mouvements anti-CFA sur le continent met la France dans une situation très délicate et menace la survie politique des dirigeants des pays où la devise est toujours utilisée. Qualifiés de marionnettes de la France, ces dirigeants risquent gros.
« Les revendications de la jeunesse africaine met la France dans l’embarras »
D’après le média américain, la France, sous Macron, perd tout appétit dans le maintien du FCFA. « Les prévisions sont si mauvaises que je ne pense pas qu’il soit de l’intérêt de la France de maintenir le statu quo. Il y a une très forte revendication de la part des jeunes africains qui veulent obtenir leur indépendance monétaire », a confié un conseiller du président français.
A en croire Carlos Lopes, haut-représentant de la Commission de l’Union Africaine, les coûts politiques du FCFA pourraient l’emporter sur les bénéfices. Le même représentant dénonce également le fait que la stabilité de la monnaie bénéficie plus aux exportateurs et investisseurs français qu’aux africains eux-mêmes. Selon Carlos Lopes, Macron veut vraiment mettre fin au FCFA. Le Financial Times a voulu recueillir l’avis des dirigeants français sur cette question, mais ces derniers ont catégoriquement refusé en raison du caractère très sensible du sujet.
« Les pays de la zone CFA transfèrent la moitié de leurs réserves en France »
Rappelons que le CFA a vu le jour en 1945 bien avant l’indépendance des pays qui l’utilisent aujourd’hui. La devise est utilisée dans deux zones en Afrique : 8 pays l’utilisent en Afrique de l’Ouest et 6 en Afrique Centrale. Depuis 1999, le FCFA est arrimé à l’euro garantissant aux pays membres une certaine stabilité financière tout en favorisant le commerce avec l’Europe.
Les pays membres transfèrent la moitié de leurs réserves étrangères en France, pour lesquelles le trésor public français verse à 0,75%. La devise est frappée en France et une autorité française siège au niveau du conseil d’administration de la banque centrale régionale dans les zones qui utilisent la monnaie en Afrique.