France : 150 000 personnes signent une pétition contre l’expulsion de Samira, âgée de 10 ans

L’expulsion programmée ce 12 novembre de Samira, jeune fille ivoirienne âgée de 10 ans, secoue la toile ces dernières heures. Pour lui venir en aide, plus de 150 000 personnes ont signé une pétition lancée par l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.

Voici le texte intégral

« Monsieur le Préfet,

Samira a 10 ans. Elle a fui son pays avec ses parents pour échapper à l’excision. Elle va être expulsée ce 12 novembre.

Samira a survécu à la violence de l’enfer libyen. Elle est une rescapée des opérations de sauvetage en Méditerranée. Au cours de la traversée, elle a perdu sa maman.

Après avoir subi le rejet et la haine en Italie, Samira et son papa se sont installés en France. Son papa s’occupe d’elle, seul. Il l’a inscrite à l’école l’année dernière.

Cette année, elle est en CM2. Plus tard, elle voudrait être docteure, maitresse ou « les deux ».

Aujourd’hui, Samira avait rendez-vous à la préfecture. Ni le soutien de son avocate, ni la lettre manuscrite que je vous ai adressée, rien n’y a fait : elle a reçu sa convocation pour être expulsée.

Son vol est prévu le 12 novembre, à 10h10. Avec son papa, ils vont être renvoyés en Italie.

Samira va être séparée de ses camarades de classe et éloignée de son refuge qu’est devenue la France. Une fois de plus, elle va être envoyée sur les chemins de l’exil et de l’errance. Cette aberration s’appelle « procédure Dublin ».

Je me bats au Parlement européen pour modifier ce règlement Dublin. Aujourd’hui toutefois, en vertu de son article 17 (Dublin III), vous avez le pouvoir de placer cette enfant et son père en procédure normale.

Monsieur le Préfet, la Déclaration internationale des droits de l’enfant prévoit que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions qui concernent les enfants. Cette considération doit jouer un rôle déterminant dans les décisions de transfert Dublin pour les familles avec enfants.

Monsieur le Préfet, notre demande est simple : Samira doit pouvoir rester à l’école. Son père et elle doivent pouvoir rester en France.

Mobilisons-nous pour affirmer des principes simples et basiques: on ne déscolarise pas une fille de 10 ans et on ne prend pas le risque de la renvoyer dans son pays d’origine lorsqu’elle l’a fui pour éviter l’excision et la mutilation génitale.

Mobilisons pour que Fatoumata Samira DIKO et Aboubacar DIKO puissent continuer leur vie en France ».

Pour signer la pétition, cliquez ici : Change.org