France : à un an de la présidentielle, Macron tente de séduire les riches : “l’ISF, c’est une aberration”, dit-il

Emmanuel Macron a clos le débat sur une éventuelle mise en place de l’ISF (Impôt Sur la Fortune) pour taxer les plus riches. Pour le président français, c’est une “aberration”

En pleine crise sanitaire et au moment où l’économie française, très fortement touchée par la pandémie, traverse une crise sans précédent, Emmanuel Macron persiste et signe : pour lui, il est hors de question de mettre en place l’ISF (Impôt Sur la Fortune) comme l’ont préconisé plusieurs voix au sein de l’opposition.

Ainsi, dans une interview accordée au journal Le Parisien, le président français estime que le rétablissement de l’impôt sur la fortune est une “aberration”. “Heureusement qu’on a supprimé cette aberration de taxer la réussite quand elle réinvestit sur notre tissu productif”, a-t-il martelé face à la presse.

Emmanuel Macron, en refusant de taxer les plus riches, prend ainsi le contrepied de son homologue américain, Joe Biden, qui a décidé de taxer les grosses fortunes américaines. En effet, d’après le média américaine CNBC, le nouveau locataire de la Maison Blanche demandera à tous les Américains qui gagnent 400 000 dollars par an de faire des effets qui permettront de financer l’éducation, les congés payés ainsi que d’autres réformes.

D’après la source qui cite la Maison Blanche, la taxation des grosses fortunes américaines permettrait au 46ème président des Etats-Unis de lever 1,5 mille milliards de dollars en dix ans. Si aux Etats-Unis, l’idée ne suscite pas encore une vive polémique, en France, le locataire de l’Elysée, surnommé le “président des riches”, refuse catégoriquement cette proposition pourtant formulée par plusieurs élus, notamment à gauche.

“Non. Ça ne réglera rien”

D’ailleurs, en juillet 2020, dans une interview télévisée, sa position a été très claire : “on ne va pas revenir sur la partie où on taxe l’entrepreneur qui réinvestit dans l’économie. Elle est absurde. Et au moment où on relance, on a besoin d’investisseurs, de gens qui travaillent. (…) Ce que je vais dire les yeux dans les yeux en sortie de crise, la priorité, c’est de remonter l’impôt sur le revenu de ceux qui gagnent le plus? Non. Ça ne réglera rien, ça découragera plutôt un enrichissement par le travail”, avait-il déclaré.

Emmanuel Macron n’est toutefois pas opposé à une autre option qui est celle de décaler un peu la suppression de la taxe d’habitation. “Il y a une option qui est possible : c’est à la main du gouvernement, qui serait de décaler un peu pour les plus fortunés d’entre nous la suppression de la taxe d’habitation, ce qui est peut-être en période de crise quelque chose de légitime”, avait-il suggéré.