France : en pleine crise sanitaire, Macron efface une dette de 10 milliards d’euros contractée par la SNCF

L’Etat français vient de libérer la SNCF d’un gros fardeau en lui effaçant une dette de 10 milliards d’euros en pleine crise sanitaire

Une aubaine en pleine crise sanitaire. Si, en ces temps si durs, il y a une entreprise qui doit sauter de joie, c’est bien la SNCF, plongée, depuis plusieurs années, dans une véritable crise financière qui a poussé les derniers chefs d’Etat français à précipiter sa privatisation. Pourtant, c’est au milieu de cette crise, exacerbée par la pandémie, que l’Etat français, sous Macron, décide de faire un geste qui ne passera pas inaperçu.

En effet, ce 04 janvier, Lecourrier-du-soir.com a appris de plusieurs sources fiables que l’Etat français a effacé 10 milliards d’euros de dette contractée par le groupe. « L’effacement de 10 milliards de dette par l’Etat, second et dernier volet d’un apurement total de 35 milliards d’euros décidé en 2018 avec le nouveau pacte ferroviaire, est effectif depuis le début de l’année, selon Bercy », révèle Les Echos.

L’information a été relayée ce mardi par le média Capital.fr. « Comme prévu par le gouvernement d’Edouard Philippe soutenu par la réforme ferroviaire de 2018, l’effacement par l’Etat-actionnaire de 10 milliards d’euros de dette contractée par SNCF réseau a donc été officialisé. Elle survient, après les 25 milliards d’euros déjà effacés en janvier 2020, en accord avec Bruxelles », renseigne la source.

Et Capital de poursuivre : « si le sauvetage du groupe a été perturbé ces derniers mois, la crise sanitaire actuelle y a grandement contribué. Une solution avait été envisagée de solliciter le contribuable à hauteur de 35 milliards en deux tranches. Elle devait permettre ‘d’assainir substantiellement la structure financière de l’entreprise, conjuguée à l’amélioration des performances opérationnelles de la SNCF’, précise Bercy. Mais le Covid-19 aura fait perdre au groupe près de 3 milliards d’euros en 2020, puis à nouveau entre 1,5 et 2 milliards d’euros, l’an passé. Et, dans le même temps, il avait fixé une trajectoire d’investissements de 11,5 milliards également en 2021, dont 40 % financés en propre, pour faire face aux travaux prioritaires sur les voies ».

« C’est bien le contribuable français qui va payer cette dette »

Il convient de rappeler que la dette de la SNCF est l’un des dossiers les plus chauds du quinquennat d’Emmanuel Macron qui, d’ailleurs, envisageait de solliciter un effort des contribuables pour éponger l’ardoise. Ainsi, en mai 2018, lors d’une interview accordée à RTL, Gérald Darmanin, à l’époque ministre de l’action et des comptes publics, tenait une position très claire sur la question : le contribuable français paiera cette dette.

« Comme l’a très bien dit le premier ministre, c’est bien le contribuable français qui va payer cette dette sans augmentation d’impôts, mais que nous devons diminuer les dépenses publiques, que nous devons diminuer la dette si possible dès cette année pour que ces 35 milliards soient supportables pour le budget des Français », déclarait-il.