G7 2019 : Biarritz, ville assiégée, sommet à 36,4 millions d’euros, libertés individuelles restreintes

Le dispositif de sécurité impressionnant déployé à Biarritz pour le sommet G7 met en colère les résidents qui se plaignent de la chute drastique de la fréquentation touristique

A quelques heures du début du G7 en France, la ville de Biarritz est en état de siège. Le 45ème sommet du G7 qui intervient dans un contexte particulier en France en pleine crise des Gilets Jaunes a poussé les autorités politiques françaises à adopter des mesures spéciales pour veiller au bon déroulement de l’événement.

Dans la presse, des chiffres ont filtré concernant le nombre de CRS et de policiers déployés dans la ville. En effet, 13 200 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 44 compagnies de CRS et 48 escadrons de gendarmes mobiles. Selon Le Monde, des unités spécialisées telles que le RAID participeront également à la protection des personnalités qui y prendront part. L’armée et les services de renseignement sont déjà sur place.

« Les libertés individuelles restreintes »

Au-delà du dispositif de sécurité impressionnant, le sommet risque également d’avoir un impact sur la liberté des individus. Ainsi, des gares seront fermées et la circulation sera restreinte aux résidents de la ville. La circulation automobile et stationnement seront interdits et dans certains endroits, les résidents ne seront autorisés à se déplacer qu’à pied. Toute activité nautique sera interdite.

Pour éviter toute infiltration sur son territoire, l’Espagne, pays frontalier, a aussi déployé 1878 gardes civils, 900 agents de police et 4 000 membres de la police régionale basque. Dans la ville de Biarritz, les établissements scolaires et hébergements touristiques seront utilisés pour loger les forces de l’ordre et le contrôle sera renforcé au niveau de la frontière.

Le coût du G7 de cette année est estimé à 36,4 millions d’euros. En pleine crise des Gilets Jaunes, le gouvernement tente de rassurer les Français en insistant sur le fait que le coût est insignifiant par rapport aux sommets qui ont été organisés dans d’autres villes ces dernières années. En effet, lors du dernier sommet de G7, le Canada a dû débourser 410 millions de dollars.

« Des résidents en colère »

Un dispositif de sécurité impressionnant qui a eu un impact négatif sur le tourisme et sur le commerce. Les habitants de Biarritz sont loin d’être heureux. « On devrait pouvoir sortir notre terrasse, mais les consignes sont strictes : pas de porcelaine, et pas de verre, rien qui puisse servir de projectile », lamente un cafetier interrogé par 20minutes.

Pour Ludovic Barucq, gérant d’un bar, la chute drastique de la fréquentation touristique est un coup dur. « On verra comment cela va se passer, cela va être la surprise, vraiment. C’est certain que les 10 000 personnes participant au G7 ne remplaceront jamais les 100 000 touristes qui ne seront plus là », s’indigne-t-il.