A quelques jours de la grève générale du 5 décembre, Emmanuel Macron doit éviter de verser de l’huile sur le feu. En effet, tout laissait croire que le mouvement des Gilets Jaunes s’était carrément essoufflé jusqu’à ce 16 novembre marquant le 1er anniversaire d’un mouvement qui restera à jamais gravé dans les mémoires collectives.
Ce samedi, le pays a, une nouvelle fois, connu la violence. A Paris, la colère est montée d’un cran et des Gilets Jaunes, déçus de n’avoir pas été entendus par le gouvernement, ont à nouveau défié les forces de l’ordre. Dans certains endroits de la capitale, des scènes de vandalisme ont été filmés. Il a fallu l’usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. L’une des scènes les plus frappantes a été ce policier refugié dans une laverie pour échapper à un lynchage.
Rien que dans la journée du samedi 16 novembre, plus de 100 manifestants ont été arrêtés par les forces de l’ordre dans différentes villes de la France où la colère reste encore très vive. Donc, il n’y a désormais aucun doute que le mouvement renaît de ses cendres et tous ceux et celles qui avaient prédit sa mort, il y a quelques semaines, se rendent compte qu’ils se sont bien trompés.
La situation risque de se compliquer pour Macron car au milieu de cette gronde populaire, il y a aussi celle des étudiants. Lorsqu’on évoque la colère des étudiants, Mai 68 revient immédiatement dans tous les esprits. La France risque-t-elle de revivre une manifestation qui, il y a plus de 40 ans, avait fait trembler le pouvoir ?
Difficile pour le moment de répondre à cette question, mais la colère des étudiants est tout de même bien vive. Cette colère est exacerbée par l’immolation par le feu d’Anas, un étudiant de 22 ans. Les faits qui se sont produits devant le Crous de Lyon ont été largement relayés par la presse et ont attisé l’immense courroux de milliers de jeunes étudiants qui n’en peuvent plus de vivre dans la précarité dans un pays considéré aujourd’hui comme la seconde puissance européenne.
Depuis cet acte, de nombreux sabotages ont été orchestrés par des étudiants en colère. Et les exemples sont légion. En effet, il y a une semaine, l’ex président, François Hollande, avait été exfiltré d’un amphithéâtre de l’université de Lilles 2 lorsque le bâtiment a été pris d’assaut par quelque 300 d’étudiants en colère.
Et ce n’est pas tout. Dans la nuit du 17 au 18 novembre, les locaux du Crous de Caen ont été incendiés. Et ce lundi, l’université Bordeaux Montaigne a été fermée après le blocage du site par un groupe d’étudiants en lutte contre la précarité. Ce même lundi, à l’université de Lyon 2, des étudiants ont envahi un amphithéâtre dénonçant, à leur tour, la précarité.
Si à cette colère de jeunes étudiants, s’ajoute celle du français moyen qui n’en peut de payer des taxes et de « crever en silence » (pour reprendre les termes d’une femme Gilet Jaune qui a manifesté ce 16 novembre), les chosent se compliquent pour un Exécutif qui peine toujours à convaincre.
En ce moment, de nombreux étudiants en colère ont promis de rejoindre les manifestants de la grève du 5 décembre dans un climat de plus en plus tendu marqué par la colère des hôpitaux. D’ici là, l’Elysée tremble et Macron est conscient que les vieux démons ne l’ont toujours quitté. La moindre faille dans la communication de la présidence dans cette nouvelle crise qui s’annonce sera fatale à Macron.