Une centaine de CRS ont déposé leurs casques et matraques ce lundi devant une caserne de Val-de-Marne en région parisienne à seulement 72 heures d’une grève générale qui intervient dans un contexte de crise sociale très tendue en France
A trois jours d’une grève générale qui terrorise le gouvernement, la tension monte. Et cette fois-ci, ce ne sont pas les Gilets Jaunes qui font peur, mais plutôt les forces de l’ordre. En effet, deux mois après la « marche de la colère » organisée par la police pour défier le gouvernement, c’est autour des CRS de se faire entendre.
Selon France Info, ce lundi 2 décembre, une centaine de CRS ont déposé casques et matraques devant la caserne de Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne exigeant du gouvernement qu’il maintienne le régime spécifique des policiers dans le cadre de la future réforme des retraites. Les CRS répondaient ainsi aux appels de deux syndicats de police, Alliance et Unsa-Police.
Les représentants de ces deux syndicats se sont exprimés sur l’allégeance des CRS à leur cause. Le ton, une nouvelle fois, est monté d’un cran. « Le but de cette action est de lancer un dernier ultimatum au gouvernement, coté CRS. Nous sommes des gens responsables. Le maintien de l’ordre sera fait par nos collègues le 5 décembre prochain, mais après peut-être ne répondront-ils pas de la même façon », a fait savoir Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du Syndicat Alliance.
« Le 5 décembre, nous serons républicains »
Et d’ajouter : « le gouvernement doit nous écouter et répondre aux revendications exprimées par près de 27 000 policiers, le 2 octobre, en particulier sur la question de retraites et du maintien du régime spécifique ». Toujours selon la même source, des fédérations syndicales ont appelé, ce 5 novembre, à des « actions de 10 heures à 15 heures dans tous les services de police ».
Ce lundi 2 décembre, le syndicat UNSA Police Pole CRS a publié, sur son compte officiel Twitter, un message très fort appelant à une mobilisation républicaine. « Par obligation professionnelle, le 5 décembre, nous serons républicains. Après…, nous serons déterminés et mobilisés avec nos syndicats », pouvait-on lire. Et 23 novembre déjà, le syndicat avait lancé un premier avertissement confirmant sa participation aux actions du 5 décembre.
Mouvement de grogne Crs. 150 collègues rassemblés devant le Cantonnement de Pondorly pic.twitter.com/H4MnQim3d8
— UNSA POLICE POLE CRS (@BNUNSAPoliceCRS) December 2, 2019
« Un gouvernement dos au mur »
Cette mise en garde intervient deux mois après celle des policiers qui, ce 2 octobre, avaient défié le gouvernement manifestant dans les rues de la capitale en pleine crise sociale marquée par une grogne populaire qui donné naissance au mouvement des Gilets Jaunes. Craignant d’être lâché par les forces de l’ordre, le gouvernement avait très vite réagi débloquant 50 millions d’euros pour payer 3,5 millions d’heures supplémentaires.
Les CRS tentent-ils à leur tour de faire plier un gouvernement, de plus en plus isolé et désormais obligé de satisfaire les revendications pour éviter le pire ? Le gouvernement finira-t-il par se soumettre aux revendications des CRS, comme ce fut le cas pour les policiers ? En l’état actuel, Macron tremble et sait que la moindre erreur lui sera fatale. Ce ne serait pas surprenant que les revendications des CRS soient satisfaites dans les jours qui viennent.