Gros scandale au Canada : en 7 sept ans au pouvoir, Trudeau a déjà offert 100 millions dollars de contrats à McKinsey

Les sommes colossales versées au cabinet McKinsey lors des sept années de mandat de Justin Trudeau à la tête du Canada suscitent une vive indignation dans ce pays et plongent l’Exécutif dans une violente crise politique 

Justin Trudeau pris la main dans le pot de confiture. Elu depuis 2015 au poste de Premier ministre du Canada, le beau gosse canadien, proche d’Emmanuel Macron, semble connaître le même sort que le président français dont le gouvernement est fragilisé par de graves scandales liés à son recours excessif au cabinet de conseil américain, McKinsey.

Au Canada aussi, en sept ans de règne, Trudeau n’a pas lésiné sur les moyens pour s’octroyer les conseils d’un cabinet dont les méthodes sont plus que douteuses. C’est du moins la révélation faite ces derniers jours par plusieurs médias canadiens dont Radio Canada qui parle de plus de 100 millions de dollars touchés par McKinsey sous le mandat de Trudeau.

« L’implication de la firme McKinsey dans les affaires de l’État canadien est encore plus grande que ce qui avait été dévoilé jusqu’ici. De nouveaux contrats, signés au cours des derniers mois, portent le total octroyé au cabinet-conseil américain à plus de 100 millions de dollars depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux », révèle la source.

Et d’ajouter : « début janvier, une enquête de Radio-Canada démontrait que les libéraux avaient dépensé 30 fois plus pour les services de McKinsey que les conservateurs de Stephen Harper, pourtant restés plus longtemps au pouvoir. L’écart est finalement encore plus grand ».

L’affaire est d’autant plus grave que la somme avancée par Radio Canada a été confirmée par l’Etat. « Dans une réponse fournie vendredi soir, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), responsable de la plupart des achats de l’appareil fédéral, confirme avoir dépensé un montant total de 101,4 millions de dollars, pour 23 contrats signés au cours des 7 dernières années », révèle la source.

Et Radio Canada ne s’arrête pas là. Cette source nous apprend que parmi les branches les plus concernées par l’intervention de McKinsey, figure la Défense, un secteur qui, en 2021, a versé 34 millions de dollars au cabinet de conseil américain. Et depuis mars 2021, au moins 15 contrats ont été signés par par le ministère de la Défense directement ou par l’entremise de Services publics et approvisionnement Canada (SPAC).

Et les domaines d’intervention du cabinet sont multiples. « À l’hiver 2022, McKinsey a été sollicité par Énergie atomique du Canada pour fournir des données sur la compétitivité des coûts de la technologie CANDU et sur son rôle potentiel dans l’augmentation de la production d’électricité non émettrice pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre Le contrat a coûté 540 000 dollars ».

Dans le domaine du tourisme, McKinsey a également été sollicité par Destination Canada pour « repérer les tendances émergeant à l’échelle mondiale dans le secteur touristique et déceler les occasions qui s’offrent au Canada ». Là, également, le gouvernement canadien est passé à la caisse en versant au cabinet américain près de 3 millions de dollars.

En variant ses sources, Lecourrier-du-soir.com a obtenu des informations beaucoup plus compromettantes sur le recours excessif à McKinsey et les montants colossaux attribués à ce cabinet par le gouvernement de Trudeau. Ainsi, d’après Cbc.ca, depuis 2015 (date à laquelle Trudeau est arrivé au pouvoir), McKinsey a touché 24,5 millions de dollars pour prodiguer des conseils au gouvernement canadien en matière d’immigration. Un scandale.

Et il convient de souligner qu’à l’instar de la France, l’immixion de McKinsey dans les affaires internes de l’Etat ne laisse personne indifférent et suscite une vague d’indignation. D’ailleurs, au Québec, le parti Québec Solidaire a exigé le témoignage de 16 sous-ministres.

« Nous sommes préoccupés par des révélations récentes concernant l’influence de certaines compagnies privées au sein de l’administration publique, ainsi que la dévalorisation de l’expertise de l’État au profit de contractants externes », écrivent deux députés solidaires, Christine Labrie et Haroun Bouazzi, dans une lettre adressée au président de la Commission, Jean-François Simard.

Au Québec, il fallait s’attendre à une vive colère des habitants. Car, à en croire Radio Canada, le gouvernement québécois, dirigé par François Legault, dépensait 34 000 dollars par jour, durant la pandémie, pour obtenir les conseils de McKinsey sur la gestion du Covid. D’après la même source, les consultants du cabinet américain « avaient notamment travaillé à la mise en place de stratégies de dépistage, de vaccination et d’approvisionnement ».