Gros scandale en France : un fonctionnaire du Ministère du Travail consommait de la cocaïne dans son bureau, d’après Mediapart

Le ministère français du Travail secoué par un gros scandale révélé, ce 18 décembre, par Mediapart. L’affaire, d’une gravité extrême, intervient dans un contexte houleux marqué par crise politique d’une rare violence sur la question du trafic de drogue et de la délinquance en France.

C’est pourtant dans ce contexte particulier que le site d’investigation français fait une révélation de taille sur un ex fonctionnaire du ministère du Travail qui, selon les informations obtenues par Mediapart, « se faisait livrer et consommer de la cocaïne au ministère ».

« La ‘guerre contre la drogue’ décrétée par le gouvernement s’interrompt-elle quand elle touche ses propres amis ? Après les affaires PellerinBigorgne ou Guerriau – ayant toutes montré, dans des registres différents, l’hypocrisie de responsables publics vis-à-vis de la répression de la consommation des produits stupéfiants –, une nouvelle affaire illustre le double langage du pouvoir actuel sur cette question de santé publique. D’un côté, les autorités criminalisent les consommateurs, dans une logique purement répressive jugée aussi ‘archaïque’ qu’ ‘inefficace’ par des addictologues réputés. Mais de l’autre, elles se montrent d’une indulgence soudaine quand ces usages prospèrent au sein de leur propre milieu socioprofessionnel. Comme s’il existait, à leurs yeux, une différence entre les ‘mauvais consommateurs’ du bas de l’échelle sociale, et les ‘bons consommateurs’ du haut du panier », rapporte Mediapart.

Et d’ajouter : « La scène se déroule cette fois au ministère du travail, et plus précisément au sein du cabinet de la ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels, Carole Grandjean, déjà épinglée par Mediapart pour l’utilisation de ses chauffeurs pour des services privés ».

Sur le scandale en question, le media français nous apprend ceci : « à compter de janvier 2023, plusieurs conseillers de la ministre, à commencer par son chef de cabinet de l’époque, Pascalis Fabre, ont été alertés de dysfonctionnements au sein du cabinet, générés par les problèmes de consommation d’un secrétaire administratif, Claude*. Cet employé, qui fait partie de la dizaine d’assistants affectés au cabinet, accompagne alors l’un des plus importants conseillers de la ministre, en binôme, dans ses tâches au quotidien ».

Et Mediapart de poursuivre : « mais, depuis le début de l’année, le jeune assistant rencontre des difficultés liées à son addiction à plusieurs drogues de synthèse (cocaïne et 3-MMC). D’après plusieurs témoignages et messages que nous avons pu consulter, sa consommation a un impact sur son travail et ses relations avec ses collègues, qui s’inquiètent pour sa situation, autant pour sa santé, que pour ce qu’elle provoque sur la vie quotidienne du cabinet ».

D’après les informations obtenues par Mediapart, le fonctionnaire consomme de la cocaïne dans son bureau. « Les collègues se plaignent de ses absences répétées, mais aussi de son comportement irascible, notamment lorsqu’il se trouve en phase de descente. Mais ils estiment que leur employeur – malgré le fait qu’il s’agit du ministère du travail – ne remplit pas son obligation de sécurité de ses salariés, et ont l’impression que Claude est protégé : il figure dans les ‘petits papiers’ de plusieurs cadres du cabinet, avec qui il fait régulièrement la fête. Selon plusieurs récits, le secrétaire se sent tellement en confiance qu’il consomme parfois de la cocaïne directement sur son lieu de travail, et se fait également livrer aux abords du ministère, auprès d’un homme avec qui il a rendez-vous juste à la sortie du métro Varenne ».

L’affaire est d’autant plus grave que d’après Mediapart, les problèmes du ministère en question étaient connus du cabinet de la ministre mais aussi de la DDC (Division des cabinets, la structure qui assure le soutien des cabinets relevant des ministères sociaux. « D’après nos informations, les problèmes de Claude étaient non seulement connus du cabinet de la ministre, mais également de la division des cabinets (DDC), la structure administrative qui assure le soutien des cabinets relevant des ministères sociaux, laquelle s’était déjà retrouvée embarrassée dans l’affaire des chauffeurs de Carole Grandjean, indique Mediapart.