Grosse révélation : en plein embargo anti-Russe, l’UE et les USA achètent de l’aluminium et du nickel russes pour 1,98 milliards

Et si les soi-disant “sanctions russes” étaient un simple leurre? La question a toute pertinence à la suite de la grosse révélation faite par l’agence de presse Reuters ce 06 septembre. En effet, d’après cette source qui cite une information de l’Organisation des Nations-Unies, en pleine guerre diplomatique et commerciale contre la Russie, les Etats-Unis et l’Union Européenne continuent d’acheter l’aluminium et le nickel de ce pays.

Ainsi, d’après les informations obtenues par cet organe de presse, les importations américaines et européennes (en aluminium et nickel) ont augmenté de 70% de mars, date à laquelle la guerre en Ukraine a été déclenchée par une invasion russe à juin. Le chiffre est exorbitant : entre mars et juin, les Etats-Unis et l’UE ont dépensé 1,98 milliards de dollars pour se ravitailler en aluminium et nickel russes.

D’après Reuters, il sera très difficile pour l’Europe et les Etats-Unis de se passer de la Russie qui représente le plus grand producteur d’aluminium au monde. Et ce n’est pas tout. La Russie détient 10% du nickel au niveau mondial. Il convient de souligner que la dépendance de l’Europe et des Etats-Unis aux matières premières russes rend presque inefficace toute tentative de punir financièrement ce pays.

En effet, dans un rapport publié ce 28 avril, le CREA (Centre For Research on Energy and Clean Air) nous apprenait que la Russie avait gagné 46 milliards de dollars dans la vente de son gaz à l’Europe. Dans son rapport, le CREA fournit des chiffres exacts. “63 milliards d’euros de combustible fossile (pétrole et gaz) ont été exportés de la Russie via des livraisons et gazoducs depuis le début de l’invasion. L’Europe en a importés 71% pour un montant de 44 milliards d’euros”, renseigne le CREA.

Le centre cite les pays les plus dépendants du gaz russe. L’Allemagne qui a dépensé 9 milliards d’euros depuis le début de la guerre arrive en tête. Elle est suivie par l’Italie qui a dépensé 6,1 milliards d’euros. La Chine a dépensé 6,7 milliards d’euros; 5,6 milliards d’euros pour les Pays-Bas; 4,1 milliards d’euros pour la Turquie et 3,8 milliards d’euros pour la France.

Le CREA ne cache pas son amertume, estimant que l’achat de gaz et pétrole russes participe à financer la guerre de Poutine. Ainsi, dès l’introduction du rapport, le ton est donné. “Les sanctions économiques qui sapent les moyens, voire la volonté, du Kremlin de mener la guerre à l’Ukraine constituent une réponse essentielle à l’invasion. Cependant, ces sanctions ont été mises à mal par l’importation accrue de gaz et pétrole en provenance de la Russie, particulièrement de la part de l’UE”.

Le CREA se félicite tout de même que les sanctions économiques infligées à Moscou commencent à porter leurs fruits. Ainsi, si l’on en croit les chiffres fournis par l’organisation, les importations de gaz et pétrole en provenance de la Russie ont chuté de 20% durant les trois premiers mois d’avril.

Pareil pour les livraisons de pétrole. Elles ont également chuté de 20%, même si elles ont connu une hausse non moins négligeable dans des zones hors-UE. Dans son rapport, le CREA s’indigne que les grands groupes pétroliers au monde continuent toujours d’acheter du gaz et du pétrole russe.  Parmi les groupes en question, figurent : Exxon Mobiles, Total, Shell, Repsol, BP, Lukoil…

Dans son rapport du 28 avril dernier, le CREA appelait les Etats à cesser d’acheter du gaz et du pétrole en provenance de la Russie pour ne pas être complices, selon lui, des “crimes contre l’humanité perpétrés par l’armée russe”.