Hollande déclare la guerre au Macronisme : « s’il y a une première victime de Macron, c’est moi »

François Hollande, ex président de la France, a été l’invité de Nicolas Demorand et de Léa Salamé dans le Grand Matinal de France Info ce mercredi 18 décembre. L’ex homme fort de la gauche française a déploré la situation actuelle de la France marquée par une grave crise sociale. Dans l’interview, l’ancien chef d’Etat n’a pas manqué de s’attaquer à Emmanuel Macron

François Hollande, ex président de la France, a accordé une interview à France Info ce mercredi. L’ancien locataire de l’Elysée qui n’aura brigué qu’un seul mandat s’est exprimé sur un certain nombre de sujets dont la réforme des retraites qui divise profondément la société française.

Face aux journalistes, l’ex président n’a pas caché son inquiétude. « C’est inquiétant parce que c’est une épreuve. C’est d’abord une épreuve pour les usagers, pour les français qui sont amenés à se déplacer dans des conditions particulièrement difficiles et se lever encore plutôt. C’est une épreuve aussi pour l’économie, c’est une épreuve pour la France, l’image de notre pays (…) », a-t-il déploré.

« Hollande dénonce l’absence de garanties »

Dans l’interview, François Hollande a parlé de la réforme des réformes et a évoqué trois problèmes qui, selon lui, se sont conjugués : un problème d’abord de méthode qui, selon lui, se caractérise par un manque d’informations et une mauvaise préparation ; le deuxième problème, selon Hollande, est lié à la confiance et l’ex président parle d’un problème de justice comme étant le troisième problème.

Livrant son opinion sur la réforme, François Hollande dira : « c’est une réforme qui ne peut être bonne que si elle donne des garanties à chacun que la cotisation va permettre d’ouvrir des droits qui vont offrir une retraite de même niveau, voire même meilleur que ce qui est présenté aujourd’hui. C’est ça (…). Il fallait que pendant deux ans, toutes les garanties soient apportées aux organisations syndicales pour qu’elles puissent ensuite se prononcer. Or, on se trouve devant une situation où certaines garanties sont à peine esquissées, d’autres sont évoquées mais aucune n’est inscrite dans le marbre, ce qui crée l’inquiétude et le mouvement et la contestation ».

« S’il y a une victime, c’est moi »

Pour la première fois, François Hollande reconnaît avoir commis une erreur sur sa fameuse loi El Khomri. En effet, il a révélé s’être entretenu avec Laurent Berger de la CFDT qui lui avait fait part de son total désaccord sur le plafonnement des indemnités. Hollande dit avoir reconnu son erreur. Il entreprendra un dialogue avec les syndicats et le problème a finalement, selon lui, été résolu.

Répondant aux questions des internautes qui ont été très nombreux à lui reprocher d’avoir mis Macron dans son gouvernement, Hollande s’explique : « s’il y a une victime, la première, c’est moi. Donc, j’en ai payé suffisamment le prix, y compris en n’étant pas candidat à l’élection. Mais, c’est vrai qu’il y a eu cette dissidence et il a utilisé la position qui était la sienne pour faire valoir ses propositions, ses idées, enfin, en tout cas, sa campagne présidentielle ».