Hongrie : Viktor Orban se révolte et accuse l’Union Européenne de prolonger la guerre en Ukraine

Victor Orban ne cesse d’embarrasser ses alliés européens. En tout cas, après avoir ouvertement pris position contre la guerre en Ukraine et après avoir durement sermonné l’Union Européenne, le premier ministre hongrois accuse désormais l’UE de prolonger le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine.

C’est du moins ce que nous a appris l’agence de presse américain, The Associated Press. En effet, d’après cette source, le premier ministre hongrois a tenu, samedi 17 février à Budapest, lors d’un discours à la nation, des propos qui ne vont certainement pas plaire à Bruxelles.

« Lorsque la Russie a attaqué, l’Occident n’a pas isolé le conflit. Au contraire, il a élevé le conflit un niveau pan-Européen. La guerre en Ukraine n’est pas un conflit d’armées de bons et de méchants, mais entre deux pays slaves qui se battent. C’est leur guerre, pas la nôtre », a-t-il déclaré.

Dans son discours qui a duré plus d’une heure, le premier ministre hongrois a été très clair. Il refuse catégoriquement de rompre ses liens avec la Russie de Poutine. « Nous maintenons nos relations économiques avec la Russie et en fait, nous recommandons que tout l’Occident fasse pareil parce que sans relations, il n’y aura pas de cessez-le-feu ni de pourparlers de paix », insiste-t-il.

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que Viktor Orban prend des décisions contraires à celles de ses partenaires européens. D’ailleurs, tout récemment, dans une interview accordée à la radio Kossuth et relayée par le média hongrois BudapestTimes.hu, l’homme fort de Budapest estimait que l’Europe était tombée dans le piège qu’elle avait préparé pour la Russie.

« Nous avions ourdi un plan et avions creusé un trou pour la Russie, mais nous sommes tombés dedans », disait-il. Et d’ajouter : « l’Union Européenne propose qu’on creuse davantage ce trou alors que la Hongrie propose qu’on en sorte ».  Dans l’interview, le très controversé premier ministre hongrois confirme que son pays a signé des contrats à long-terme avec la Russie pour s’approvisionner en gaz.

Mais, faisant allusion au sabotage des gazoducs Nord Stream, Orban avait dénoncé des actes terroristes avant de prévenir : « la Hongrie ne tolérera pas qu’on sabote ses gazoducs ». Dans l’interview, Orban avait refusé de se voiler la face en admettant que les sanctions ont effectivement eu des conséquences indésirables sur l’économie de la Hongrie.