La Banque de France prévient Emmanuel Macron des risques de « choc de la dette souveraine »

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a mis en garde ce jeudi 06 Juillet 2017 le gouvernement d’Emmanuel Macron contre les risques d’un choc de la dette souveraine si des réformes ne sont pas menées pour assainir la dette publique du pays

La dette publique française inquiète. Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron ce jeudi, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a alerté le président français sur l’urgence de prendre le contrôle sur la dette publique française pour éviter un choc de la dette souveraine.

« Il est vital de reprendre le contrôle de notre dette publique afin de faire face à une éventuelle hausse des taux d’intérêts », a écrit le gouverneur. Dans sa lettre, Villeroy de Galhau a demandé au président Macron de se conformer au plafond de la dette au niveau européen qui est fixé à 3%, en reportant les réductions d’impôts s’il le faut.

« Le déficit atteindra 3,2% et non 2,8% comme annoncé »

Le gouverneur de la Banque de France est clair. Si la France ne règle pas son système financier, elle subira un choc de compétitivité avec des frais généraux plus importants que ceux de ses voisins européens. « Le pays fera face à un choc de la dette souveraine en ne reprenant pas le contrôle sur sa dette publique avant que les taux d’intérêts n’augmentent brusquement », prévient-il.

Les mises en garde de Villeroy interviennent quelques jours seulement après les remarques de la Cour des Comptes qui a épinglé le dernier budget du gouvernement Hollande et qui a révélé un déficit plus important qu’annoncé. D’après la Cour des Comptes, le déficit atteindra 3,2% et non 2,8% comme annoncé.

« Avec des réformes, la France pourrait descendre à 7% »

François Villeroy de Galhau estime urgent de mettre en œuvre le plan de 60 milliards de dollars annoncé par Edouard Philippe, le Premier ministre, pour assurer une « réforme des services publics ». Face à la presse, le gouverneur de la Banque de France s’est aussi voulu rassurant. Il estime que la France et l’Europe connaissent une « embellie économique ».

« Il y a une embellie économique pour la France et l’Europe, c’est un moment favorable. (…) Il faut le saisir pour être ambitieux et rattraper les retards Français ». Sur le chômage, François Villeroy de Galhau estime aussi qu’il y a de l’espoir si les réformes sont menées. « Avec des réformes, la France pourrait descendre à 7% (…), le taux de chômage le plus bas d’avant la crise, cela ferait 600 000 personnes qui auraient retrouvé un emploi », assure-t-il.