La CIA accuse Wikileaks de mettre en danger les Américains et de fournir des armes à l’ennemi

48 heures après les révélations faite par Wikileaks concernant les outils dont dispose la CIA pour espionner des ordinateurs, des télévisions et des smartphones, la CIA a publié ce mercredi 7 mars 2017 un communiqué dans lequel il dénonce les révélations de Wikileaks, estimant que le travail du lanceur d’alerte met en danger les citoyens américains

La CIA sort de son silence. Il y a 48 heures, Wikileaks avait révélé une série de fuites dénonçant les méthodes utilisées par la CIA pour espionner les smartphones, les ordinateurs, les télévisions de marque Samsung entre autres. 48 heures après les révélations, la CIA se défend dans un communiqué publié sur son site.

Dans le communiqué, la CIA souligne : « nous n’avons aucun commentaire à faire sur l’authenticité des documents publiés par Wikileaks ou sur le statut de toute investigation concernant les sources de ces documents ». La CIA tient à clarifier un certain nombre de points.

« Les activités de la CIA sont soumises à une supervision rigoureuse »

« La mission de la CIA est de collecter de manière agressive des renseignements à l’étranger pour protéger l’Amérique des terroristes, des nations hostiles à l’Amérique et des autres adversaires. C’est aussi du travail de la CIA d’innover, d’utiliser une technologie de pointe et d’être en première ligne pour protéger ce pays de ces ennemis à l’étranger. L’Amérique ne mérite pas moins », écrit le service de renseignement américain.

« Il est important de noter qu’il est interdit à la CIA de mener une surveillance électronique visant des individus sur le territoire américain, y compris les citoyens américains. Et la CIA n’agit pas ainsi. Les activités de la CIA sont soumises à une supervision rigoureuse pour s’assurer qu’elles respectent pleinement le droit et la constitution américains », précise le communiqué de presse.

« 8 761 documents »

La CIA considère que Wikileaks met en danger les Américains. « Les Américains devraient se sentir profondément préoccupés par toutes les révélations de Wikileaks destinées à mettre en danger la capacité des services de renseignement à protéger l’Amérique des terroristes et de ses adversaires. Ces révélations non seulement mettent en danger les Américains et les opérations américaines, mais aussi fournissent des outils à nos adversaires pour nous faire du mal ».

Rappelons que Wikileaks avait révélé ce 7 mars une série de fuites intitulée « Année Zéro » comprenant 8 761 documents provenant de réseaux isolés, hautement sécurisés opérant à l’intérieur du bureau de la CIA en Virginie. Dans le document, Wikileaks avait révélé que la CIA avait perdu le contrôle de son arsenal, comprenant des logiciels malveillants, des virus, des chevaux de Troie…

« La CIA est prête à interroger plus d’un millier de personnes »

Les révélations avaient été largement médiatisées et avaient suscité une vague de réactions dans le monde. D’ailleurs, la Chine avait fait part de son inquiétude suite à la publication de ces données très sensibles. Pour le moment, la chasse aux sorcières est ouverte. La CIA veut à tout prix savoir ceux qui ont transmis ces informations à Wikileaks.

D’après Fox News qui cite The Wall Street Journal, la CIA est prête à interroger plus d’un millier de personnes qui ont eu accès aux documents. D’après Fox News qui cite toujours The Wall Street, les employés de la CIA basés à l’étranger sont soupçonnés d’avoir transmis ces données à Wikileaks.

« Même nos mémoires ne sont pas privées »

Mais, au moment où les débats sur l’espionnage des services de renseignement américain sont soulevés de part et d’autre, le FBI (Service de renseignement américain) estime que ce serait une chimère pour les Américains de penser qu’ils peuvent vivre en gardant secrètes les informations sur leur vie privée.

« Même nos mémoires ne sont pas privées », a martelé James Comey, Directeur du FBI.  « On peut tous s’attendre à ce que ce qui passe dans nos voitures, nos maisons et nos appareils soient privés. Mais cela veut dire aussi que le gouvernement, à travers la justice, peut envahir vos espaces privés », a-t-il poursuivi.