Le chaos afghan nous apprend ceci : les interventions occidentales sont criminelles et contre-productives

Les interventions militaires occidentales sont à la fois criminelles et contre-productives. Et l’Afghanistan vient de nous le prouver.

En effet, l’Afghanistan vient de tomber entre les mains des Talibans. Il n’y a plus aucun doute là-dessus. Le pays tout entier est à eux. Il s’agit là d’un scénario complètement fou que personne ne pouvait imaginer il y a seulement un mois et demi et qui s’est produit sous nos yeux.

A Washington, personne ne veut endosser la lourde responsabilité d’une telle débâcle. Biden défend avoir pris la décision de retirer les troupes afin de permettre aux Afghans de gérer leur propre pays. Trump se lâche sur son successeur, allant jusqu’à lui demander de rendre le tablier. Obama se terre dans un mutisme absolu et George W. Bush, qui a orchestré tout ce chaos, a fait part de sa « tristesse ».

Dans cette crise, il y a une certitude : les interventions militaires menées par l’Occident, ces 20 dernières années, ont été un fiasco diplomatique et militaire total. En effet, en Libye où l’assassinat de Kadhafi a été orchestré par l’Occident, la situation est intenable pour la population locale qui subit les affres des groupes djihadistes qui règnent en maîtres dans ce pays.

En Syrie, L’intervention militaire occidentale pour déloger Bachar Al-Assad n’a rien donné. Elle a, au contraire, largement contribué à envenimer la situation et l’Irak que les Etats-Unis avait promis de sauver en 2002 est devenu le fief de l’Etat Islamique qui y planifie ses projets pour la région.

En Afrique, le même constat est fait. L’intervention militaire française au Mali peine à convaincre de nombreux spécialistes, mais également une importante partie de la population malienne qui, ces dernières années, s’est retournée contre la France, l’accusant de se servir du chaos malien pour renforcer un projet néo-colonialiste.

Même constat au Sahel où malgré un déploiement de plusieurs forces occidentales pilotées par la France dans le cadre de Takuba ou des Etats-Unis (Africom), rien n’est encore fait pour se débarrasser des Djihadistes. D’ailleurs, la mort récente de Idriss Déby, ancien président du Tchad, tué dans les champs de bataille, est la preuve que ces interventions n’ont servi à absolument rien.

Ainsi, depuis 20 ans, l’Occident, en gendarme du monde, a déployé ses forces sur tous les continents, promettant prospérité et démocratie à des peuples meurtris. Etrangement, dans tous les pays où des interventions militaires ont été menées, il n’y a eu aucun progrès. Les groupes terroristes pullulent, les attentats se multiplient, les femmes sont prises pour cible et les institutions fragilisées. Et pis, une fois que les forces occidentales se retirent, on assiste, dans 90% des cas, au scénario afghan où le pays entier tombe entre les mains de l’ennemi qu’on était censé pourtant combattre.

Il convient désormais de se rendre à l’évidence. Ces interventions qui ont souvent été menées sans l’aval des peuples qui sont censés l’approuver sont aussi criminelles que contre-productives. Elles ne génèrent que corruption et chaos total et finissent, dans 90% des cas, par provoquer des crises migratoires qui étaient pourtant évitables.

Il est temps de changer de paradigme. Et la solution est celle-ci : mettre fin aux interventions militaires coûteuses en argent et en vies humaines, arrêter de s’ingérer dans des conflits qui ne nous concernent pas mais surtout mettre fin définitivement aux financements indirects destinés à des groupes terroristes dont on se sert pour préserver des intérêts géopolitiques et géostratégiques.

La guerre ne doit plus être un business.