Le silence gênant de l’Europe à quelques jours de la proclamation de l’indépendance de la Catalogne

Le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, a annoncé qu’il transmettra les résultats du référendum au Parlement catalan. Le président catalan évoque une déclaration de l’indépendance dans les jours qui viennent. Pendant ce temps, l’Europe garde un silence troublant sur la crise espagnole

La Catalogne se dirige sérieusement vers l’indépendance. Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le gouvernement catalan a annoncé une nette victoire du Oui qui l’emporte à 90%, une victoire suffisante pour déclarer l’indépendance de la Catalogne.

Peu avant minuit, le président du gouvernement catalan, Carles Puigdemont, accompagné de quelques membres de son gouvernement, a en effet tenu un discours adressé aux citoyens catalans. « On a remporté le droit d’être un Etat indépendant », a-t-il déclaré. Dans son discours, le chef du gouvernement catalan a annoncé qu’il transmettra les résultats du référendum au Parlement catalan  pour qu’il agisse conformément à la loi.

« C’est une affaire d’intérêt européen »

Dans son discours, le président catalan a interpellé l’Union Européenne à agir. « La situation engendrée en Catalogne à cause de l’intransigeance et la répression, à cause du déni absolu de reconnaissance de la liberté, à cause de l’hostilité notée face aux revendications démocratiques des citoyens de notre pays, ce n’est plus une affaire interne. C’est une affaire d’intérêt européen », a déclaré Puigedemont.

Face à la gravité de la situation, Madrid se mobilise. Le gouvernement de Mariano Rajoy tente de rassembler les différents partis de l’opposition pour éviter le chaos constitutionnel. Ce lundi, Albert Rivera, chef de file du parti catalan Ciudadanos (Citoyens), a demandé à Rajoy d’appliquer l’article 155 pour convoquer des élections. Face à la presse, Albert Rivera a dénoncé « un coup d’Etat » des séparatistes catalans.

« Le silence inquiétant de l’Europe face à la crise interne en Espagne »

Pendant ce temps, en Europe, on regarde avec intérêt le déroulement d’une crise institutionnelle interne qui risque de devenir un conflit politique majeur. Ce lundi, Philip Hammond, ministre britannique des finances, a parlé d’une « affaire interne ». « Ce sont des événements internes pour l’Espagne et pour le gouvernement espagnol et le peuple espagnol. Evidemment, nous déployons la violence où que cela se passe, nous souhaitons voir résolues les crises institutionnelles où que ce soit par la voie constitutionnelle », a-t-il déclaré.

Le silence de l’Union Européenne inquiète plus d’un. A part quelques réactions de responsables de l’UE, aucune proposition concrète n’a été faite par l’Union Européenne pour une sortie de crise. La position de l’Union reste la même : la Catalogne doit se conformer à la Constitution espagnole. La position de l’UE est d’autant plus troublante que le vice-président du Parlement Européen, Ramon Luis Valcarcel, parle d’un « coup d’Etat » contre la Constitution espagnole.