Législatives au Sénégal : à un mois des élections, l’opposition avertit le pouvoir du danger de neutraliser Ousmane Sonko

Des milliers d’opposants sénégalais ont pris d’assaut Dakar ce 08 juin pour manifester leur immense colère à la suite de l’invalidation de la liste Yewwi Askan Wi (YAW) pour les prochaines élections législatives prévues ce 31 juillet 

Au Sénégal, l’opposition tire un premier coup de semonce. En effet, à un mois des élections législatives prévues ce 31 juillet 2022, la plus grande coalition de l’opposition sénégalaise, communément appelée Yewwi Askan Wi (Libérer la nation) a organisé une gigantesque manifestation au cœur de la capitale pour protester contre la décision du conseil constitutionnel qui a invalidé fin mai les listes de Yewwi à Dakar. Une décision qui disqualifie d’office Ousmane Sonko, devenu, ces dernières années, le leader incontestable de l’opposition.

Pour les opposants au régime de Macky Sall, cet acte est une forfaiture dont l’unique objectif est de neutraliser l’opposition. Ainsi, très remontés contre la décision du Conseil Constitutionnel, des milliers d’opposants au pouvoir se sont donnés rendez-vous à Dakar dans la capitale pour prévenir Macky Sall.

En tout cas, face à des milliers de sympathisants venus lui apporter leur soutien, Ousmane Sonko, chef de file de la coalition, n’a pas mâché ses mots. « Si la liste de Yewwi Askan ne participe pas à ces élections, Macky Sall n’y prendra pas part », a-t-il prévenu. Et d’ajouter : « désormais, œil pour œil, dent pour dent. Ne soyez pas les premiers à porter le coup. Ne frappez personne, n’insultez personne. Mais, si jamais on vous attaque, réagissez ».

Il faut dire que la manifestation de ce 08 juin avait plongé le pouvoir dans l’embarras d’autant plus que beaucoup d’analystes politiques craignaient le spectre de mars 2021, date à laquelle l’affaire « Sweet Beauté » avait déclenché de violentes émeutes dans les rues de Dakar Ce 8 juin, l’opposition s’est tout simplement contentée de lancer un premier avertissement à Macky Sall qui participait à un forum de l’OCDE à Paris.

Face à cette forte pression populaire, le Conseil Constitutionnel finira-t-il par céder en validant la liste de YAW? Le temps nous le dira. En tout cas, une chose est d’ores et déjà certaine : sans Ousmane Sonko aux législatives, le pays risque de revivre une nouvelle crise politique d’une rare violence.