Les Etats-Unis ont gagné la guerre en Ukraine : en vendant leurs armes à une Europe naïve, ils empochent 21 milliards en 7 mois

Et si les Américains étaient les seuls gagnants de la guerre en Ukraine? Et si l’Europe, par sa naïveté, était finalement la grande perdante de ce conflit qui est en train de bouleverser l’ordre mondial?

Ces questions sont d’autant plus pertinentes qu’un article scientifique, relayé par Yahoo et écrit par le chercheur William D. Hurting, spécialiste des questions militaires, est en train de cartonner sur la toile. Dans l’article en question, le chercheur, diplômé à l’Institut Quincy, révèle l’impressionnant profit tiré par le complexe militaro-industriel américain qui, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a empoché des milliards de dollars grâce à ses contrats signés avec l’Europe, un continent totalement pris de court par les événements et qui avait dégagé, dès les premières heures des hostilités, une enveloppe de 230 milliards de dollars pour assurer sa propre sécurité.

Mais, ce que les Européens n’ont peut-être pas compris (car trop naïfs), c’est que cette rondelette somme risque de finir dans les poches de l’Oncle Sam qui, selon le chercheur William D. Hurting, est le plus grand gagnant de ce conflit qui a profondément exacerbé les tensions entre la Russie et l’Occident.

En effet, chiffres à l’appui, le cherche révèle que la Norvège a consacré 83% de ses dépenses militaires à l’achat d’armes américaines contre 77% pour le Royaume-Uni, 72% pour l’Italie et 95% pour les Pays-Bas. Interrogé par Yahoo, Ian Bond, directeur du Pole Politique étrangère du Think Tank Center For European Reform, parle de la plus grosse hausse de dépense militaire en l’Europe depuis la fin de la Guerre Froide.

Dans son article, le chercheur William D. Hurting apporte des chiffres pour étoffer son analyse. Ainsi, à en croire le spécialiste des questions militaires, depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche, les pays européens ont dépensé 33 milliards de dollars dans l’achat d’armes américaines. Et ce n’est pas tout. Depuis février dernier, date à laquelle la guerre en Ukraine a éclaté, 21 milliards de dollars ont été encaissés par l’Oncle Sam.

Et selon le spécialiste, ce chiffre (21 milliards de dollars) ne concerne que les contrats d’armements signés entre gouvernements et ne prend en compte les ventes directes qui sont plus difficiles à tracer. Des ventes directes dont la prise en compte gonflerait la facture déjà très salée pour l’Europe.

Cette révélation est d’autant plus triste pour l’Europe qu’elle semble avoir donné raison à la Russie dont le ministre des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré la semaine dernière que l’objectif principal des Etats-Unis est d’affaiblir l’Europe militairement et de la désindustrialiser.

En effet, dans une interview relayée par le média russe Tass, le chef de la diplomatie russe estime que Washington cherche à rendre l’économie européenne plus faible. “De plus en plus d’économistes, non pas seulement en Russie mais en Occident, sont arrivés à la conclusion que les Etats-Unis cherchent à épuiser et désindustrialiser l’économie européenne”, disait-il.

Et Lavrov d’ajouter : “les Allemands délocalisent une grande partie de leurs chaînes de production vers les Etats-Unis avec toutes les conséquences que cela implique pour l’Europe. Il est de l’intérêt de Washington d’affaiblir l’Europe sur le plan militaire, de l’obliger à rester sur le qui-vive, inonder l’Ukraine d’armes et remplir les stocks militaires européens d’armes américaines”.

Pour Lavrov, dans cette guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie, les Européens sont les plus grands perdants. “Les Européens souffrent beaucoup plus que les Etats-Unis des sanctions économiques”, affirme-t-il. Il convient de souligner que les propos de Lavrov ont été prononcés moins de trois jours après la sortie de Viktor Orban, premier ministre hongrois (pays membre de l’UE) qui a avoué tout récemment que dans cette guerre contre la Russie, l’Europe est tombée dans son propre piège.

En tout cas, cette révélation a déclenché une vive polémique sur les réseaux sociaux