Libye : après avoir financé la présidentielle à hauteur de 1 million d’euros, la France exige des élections immédiates à l’ONU

La France qui a financé les élections présidentielles libyennes à hauteur de 1 million d’euros (d’après une information du média saoudien Saudi Gazette) veut que ce scrutin (prévu en décembre 2021 et reporté à la dernière minute) puisse se tenir. Paris, par le truchement de Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies, appelle l’ONU à remettre la Libye sur la voie des élections, jugeant que « le statu quo n’est pas durable ».

Lecourrier-du-soir vous invite à lire son intervention publiée ce 25 juillet par le Quai d’Orsay 

Excellente lecture 

« Monsieur le Président,

Je remercie la Sous-secrétaire générale pour son exposé.

La France souhaite le règlement rapide de la crise du pouvoir exécutif en Libye. Le statu quo n’est pas durable. Il est porteur de risques pour la stabilité du pays. Les tensions entre milices, qui s’accroissent en Tripolitaine, en témoignent. Il faut résoudre cette crise et parvenir à un gouvernement unifié, capable de mener le processus électoral sur l’ensemble du territoire.

Il y a urgence à remettre la Libye sur la voie des élections. La France soutient les efforts des Nations Unies en vue de parvenir à un accord des deux chambres sur une base constitutionnelle afin de permettre la tenue des élections présidentielle et parlementaires dans les meilleurs délais. Elle appelle les acteurs libyens à finaliser rapidement un accord, notamment sur les critères d’éligibilité.

L’embargo sur les armes doit enfin être respecté. L’opération IRINI permet d’y veiller concrètement, ainsi qu’elle l’a encore récemment montré une action à l’encontre d’un navire ayant enfreint cet embargo. La France demande la pleine mise en œuvre de l’accord du cessez-le-feu. Cela se passe par le retrait de toutes les forces étrangères et mercenaires dans les meilleurs délais, conformément au plan d’action libyen, ainsi que par la mise en place d’un processus de démobilisation, désarmement et réintégration, en lien avec les pays de la région. Nous saluons la rencontre à Tripoli entre les généraux Haddad et Nadhouri dans le cadre des travaux du comité conjoint 5+5. C’est une étape supplémentaire vers la réunification des institutions militaires et sécuritaires libyennes, qui témoigne d’un engagement fort pour la stabilisation du pays et la souveraineté de la Libye.

La France salue la réouverture des terminaux pétroliers. La reprise de la production et de l’exportation est une étape importante. La France continuera d’apporter son soutien à une redistribution équitable et transparente des revenus, au profit de la population dans son ensemble.

Elle salue le renouvellement du mandat de la Mission d’établissement des faits essentielle pour lutter contre l’impunité. Celle-ci incombe d’abord aux autorités libyennes, qui doivent mettre en place des institutions judiciaires indépendantes et fortes. La France appelle les parties libyennes à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale, conformément à la résolution 1970.

A l’approche enfin, de l’échéance du mandat de la MANUL, la France appelle à un renouvellement substantiel de son mandat afin de tenir compte des évolutions de la situation depuis un an. Elle salue l’action de la Conseillère spéciale et réitère son appel à la nomination sans plus attendre d’un représentant spécial afin d’éviter une vacance à la tête de la médiation des Nations Unies.

Je vous remercie »